La presse n’a pas été à la fête, hier, première journée de campagne. Récit d’une journée dantesque.

La campagne électorale a démarré sous de mauvais auspices, pour les journalistes qui suivent la coalition Madické-2019. Ils ont vécu une journée dantesque, hier. Convoqués à 7 h du matin pour partir à Touba, c'est finalement à 11 h que les professionnels des médias ont quitté Dakar, sans le candidat de la coalition. A cause d'une histoire de bus. La cellule de communication a réservé un minibus de 7 places pour les journalistes qui dépassent largement le nombre. Elle a été obligée d'aller en chercher un autre.

Arrivé sur les lieux vers 10 h, le candidat à la présidentielle a reçu l’aval de son équipe et est parti sans les journalistes. Il devait se rendre à Porokhane avant de rallier Touba. Les journalistes ont donc été répartis dans deux véhicules. Ceux qui ont pensé que leurs déboires avaient pris fin ont vite déchanté. Puisque le véhicule des cameramen est tombé en panne à hauteur de l'aéroport international de Diass. Obligeant 4 d’entre eux à trouver refuge dans le bus des journalistes. Les autres vont poireauter longtemps avant l’arrivée d’un véhicule de remplacement et non sans casse. Puisque du fait du chaud soleil, des appareils ont été endommagés. Ce ne que vers 20 h qu’ils rallieront la capitale du mouridisme.

L’autre véhicule transportant les journalistes est arrivé à 16 h à Touba. Mais faut croire que c’était jour de galère, puisque les choses sont allées de mal en pis. Il a fallu faire des mains et des pieds pour trouver le domicile de Serigne Modou Bousso Dieng, responsable politique de la coalition à Touba. C’est après des recherches infructueuses et plusieurs coups de fil que le responsable est venu les chercher.

N’ayant jusqu’ici pas vu le candidat dont ils sont censés couvrir les activités, ils vont attendre jusqu’à 19 h. Madické Niang, qui est revenu de son périple à Porokhane, a prévu une visite de courtoisie au khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké. 

Re-bonjour la galère. Puisque l’accès des lieux est refusé aux journalistes. Les gardes du corps où gardiens de la maison du khalife font barrage. Les nerfs s’échauffent et les échanges deviennent houleux. Puis, l’un d’eux, faisant preuve de grandeur, laisse entrer la presse.

Il était temps, car Madické Niang est en train de présenter son programme au khalife. Il sollicite des prières et les obtient. A la place du khalife Serigne Mountakha Mbacké, c’est Cheikh Abdou Latif Mbacké qui prend la parole et lui demande de prôner la paix. Le candidat acquiesce.

Cette situation est due au fait que la coalition Benno Bokk Yaakaar a également démarré sa campagne dans la ville de Cheikh Ahmadou Bamba. Une coïncidence qui a fait de l'ombre à la coalition Madické-2019. Toutes les deux coalitions ont tenu leur meeting d'ouverture à Mbacké. Ensuite, la délégation prend congé. Direction Mbacké pour le meeting. 

Mais, pour la presse, rien ne change. Leurs véhicules ne parviennent pas à suivre le cortège. De ce fait, à Mbacké, les journalistes n’arrivent pas à trouver le lieu du meeting. Et lorsque, finalement, ils débarquent sur les lieux, boulevard Ndoyenne, le meeting a déjà commencé. Impossible de se frayer un chemin. L'endroit grouille de monde. Les cameramen arrivent exténués. Le meeting qui devait démarrer à 17 h, a finalement eu lieu à partir de 20 h. Après celui de la coalition Benno Bokk Yaakaar dirigée par le président sortant Macky Sall. 

Après le meeting à Mbacké, la presse est repartie à Touba pour y passer la nuit. Mais après cette journée dantesque passée à poireauter, il fallait bien la cerise sur gâteau. Eh bien, dans la capitale du mouridisme, personne pour les prendre en charge. La cellule de communication est aux abonnés absents. Commence la longue attente devant le bus. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ils se sont mis au travail, avec les moyens du bord. Le salut est arrivé vers 23 h 30 mn. Les équipes du candidat assurent que cela ne se reproduira plus. Gageons que ce sera le cas.