Le cadeau de Wade à Abdourahim Agne
Au Port autonome de Dakar, des gens n’en reviennent toujours pas et crient à l’injustice. Pendant ce temps, le leader du parti de la réforme (PR), souteneur du président Abdoulaye Wade, se frotte les mains lui, qui a vu ses entreprises épongées d’une dette d’1,2 milliard de francs Cfa. La dette épongée a été ainsi répartie : 619,5 millions F Cfa pour la société SOMICOA et 665,4 millions pour la société Smith et Kraftt.
Un acte qui donne tout l’air d’un retour d’ascenseur pour Abdourahim Agne qui soutenait quelques jours avant cette décision des autorités portuaires, lors d’un meeting au village de Thimping, que ''le PR a depuis longtemps pris l’engagement de travailler corps et âme avec le président Wade et sous sa conduite éclairée pour que le Sénégal continue de se positionner dans la promotion du mieux-être des populations''. L’actuel secrétaire chargé de la stratégie au sein des Forces alliées pour la réélection de Wade en 2012 goûte ainsi aux fruits des délices libéraux.
Cet abandon fiscal signé par le Conseil d’administration du Port autonome de Dakar réuni en sa séance du 15 avril 2010 s’inscrit dans le cadre de l’assainissement des comptes clients. Un abandon partiel de créance qui a été fait sur la base d’une ''étude au cas par cas'' des situations arrêtées en date du 31 décembre 2008. Dans deux correspondances, la lettre dont EnQuête détient copie, du Directeur général du Port autonome de Dakar rendant publique cette décision, il est mentionné que cet assainissement est basé sur six critères, notamment les créances prescrites au 31 décembre 2008, les créances anciennes ne pouvant être justifiées par rapport à l’arrêté au 31 décembre 2008, celles contestées portant sur la période antérieure au 31 décembre 2008 et qui ont fait l’objet de litiges non dénoués.
De même que les créances des opérateurs en cessation d’activité au 31 décembre 2008, les créances des opérateurs bénéficiant d’un règlement préventif de la même date et enfin, celles des opérateurs dont l’activité est principalement liée aux difficultés des industries chimiques du Sénégal sur la période 2004-2008.
Au Port autonome de Dakar, des grincements de dents se perçoivent de plus en plus avec des opérateurs qui dénoncent une mesure arbitraire sur le dos du contribuable sénégalais, purement dictée par des calculs politiciens. Surtout qu’il a également été octroyé aux dites sociétés ‘’l’exploitation en catimini du parc môle 2 du port au détriment des autres sociétés de manutention et de transit, sans appel d’offre’’, pestent des opérateurs au Port autonome.
Amadou NDIAYE