Publié le 3 Dec 2022 - 13:49
AFFAIRE AMY NDIAYE GNIBI

Les femmes de Yewwi entrent dans la danse

 

Devant le tollé causé par l’affaire Amy Ndiaye, les femmes de Yewwi Askan Wi ont fait face à la presse, hier, pour dénoncer une instrumentalisation. Elles sont d’avis que le pouvoir utilise certaines femmes députées pour faire le sale boulot à l’hémicycle. 

 

L'affaire Amy Ndiaye Gnibi continue de faire débat. Depuis que la députée a prononcé des propos déplacés à l'endroit du guide religieux Serigne Moustapha Sy, par ailleurs responsable moral du parti politique Pur, les réactions fusent de partout. C'est la raison pour laquelle les femmes de l'opposition, en l'occurrence celles de la coalition Yewwi Askan Wi, sont montées au créneau hier.

Elles ont fait face à la presse pour, disent-elles, attirer l'attention des Sénégalais sur cette situation survenue, il y a quelques jours à l'Assemblée nationale. Autrement, l'agression physique commise sur Amy Ndiaye par Massata Samb, un autre député appartenant au Pur. "Nous présentons nos excuses à Amy Ndiaye. Il ne s'agit pas seulement de parler de querelle entre un homme et une femme, il faut surtout combattre l'injustice et les violences verbales auxquelles on assiste tous les jours à l'Assemblée nationale'', a déclaré Maïmouna Bousso, présidente des femmes de Yaw.

Ensuite, elle a tenu à mettre en garde l'opinion publique contre ''les manipulations'' nées de cette histoire. Car, bien que condamnant la violence sous toutes ses formes, et surtout celle perpétrée contre une femme, Maïmouna Bousso a tout de même apporté des précisions, en dénonçant une instrumentalisation. La présidente des femmes de la coalition Yaw explique : "Il n'est pas question de violenter une femme. Nous ne le cautionnons pas. Mais il faut savoir une chose : le régime a instrumentalisé la femme pour qu'elle touche aux croyances des gens. Depuis des années, Macky Sall et son régime cherchent à brûler ce pays avec leurs multiples manigances. Ils l'ont fait en s'attaquant à l'ethnie d'autrui, à la vie privée des gens... Et jusque-là, l'opposition est restée calme, se montrant responsable.''

''Une femme doit refuser d'être instrumentalisée''

En effet, depuis que le député Massata Samb a levé la main sur sa collègue, les réactions fusent. Certains vont même jusqu'à pointer un doigt accusateur sur les leaders de l'opposition. Ils pensent que ces derniers sont derrière tout ça. Ce que Sokhna Bâ a battu en brèche. La députée de Yewwi Askan Wi dément et étale les causes et les responsables. ''Les violences ont commencé depuis l'installation de cette législature. Quand un député appartenant à l'opposition prend la parole, ses collègues de l'autre camp profèrent souvent des insultes à l'endroit d'Ousmane Sonko, de Khalifa Sall… Le tout, sous le regard du président de l'Assemblée, pourtant censé faire la police''.

Loin de s'en limiter là, la députée va plus loin et révèle : ‘’En commission, c'est comme ça. Les gens nous insultent de mère même. Il y a des hommes qui écrivent des messages d'insultes sur du papier, les donnent à des femmes pour que ces dernières jouent le sale boulot. Ce sont ces hommes qui sont derrière. Une femme ne doit pas accepter qu'on l'utilise pour ce genre de chose. La femme doit préserver sa dignité. En tout cas, moi, j'ai vraiment honte de voir une femme instrumentalisée pour insulter ou dire de mauvaises choses pour le compte d'un homme.''

Pour répondre à ceux qui dénoncent une violence faite à une femme, la parlementaire rappelle que des cas similaires de torture et de violence se sont produits dans le passé. Une manière, pour elle, de poser ces questions : "Ces gens qui parlent de violence, où étaient-ils quand on a assassiné la patriote Mariama Sagna ? Où étaient-ils, quand on a tabassé cette journaliste femme ?"

''Tout ça, c'est pour un troisième mandat''

Contrairement à ses camarades qui étaient un peu plus mesurées dans leurs propos, Ami Collé Niang s'en est violemment prise à la députée Amy Ndiaye. Selon l'opposante, elle aurait agi de la même façon que Massata Samb, voire pire. Elle menace : "Si cette femme avait insulté mon marabout devant moi, je l'aurais bien tabassée. Elle a eu de la chance. Si j'étais à l'Assemblée nationale, elle allait savoir de quel bois je me chauffe. C'est le régime qui monte tout ce jeu. Le seul objectif, c'est le troisième mandat. Mais que le président Macky Sall ne se fatigue pas. Ça ne passera pas.''

Pour enfoncer le clou, elle annonce une troisième alternance : "Comme vous l'avez fait avec Adji Sarr, vous aviez annoncé sa grossesse. Et depuis, rien ! Aujourd'hui, vous revenez pour nous dire qu'Amy Ndiaye est enceinte. On espère que ça ne sera pas cette fois-ci comme Adji. Ce que vous devez savoir, c'est que le peuple sénégalais vous a tourné le dos. Il vous a abandonnés. Qu'on le veuille ou pas, il y aura une troisième alternance.''

El hadji Fodé Sarr

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