Les femmes de l'APR n’excluent pas de déposer une plainte collective
Le Mouvement national des femmes de l'Alliance pour la République (APR) a tenu, hier à Dakar, un point de presse pour soutenir sa sœur Amy Ndiaye. Il annonce une suite judiciaire à l’agression de la députée.
"L'heure est grave, parce que le peuple sénégalais pleure. L'heure est grave, parce que les femmes du Sénégal souffrent. On avait pensé avoir une Assemblée de rupture, mais on a aujourd'hui, en face, une législature de rature et c'est triste", a déploré hier l'une des femmes de l'APR, Angélique Manga, lors d'un point de presse qu'elles ont organisé pour soutenir leur sœur violentée avant-hier à l'Assemblée nationale.
Ainsi, en tant que femmes, elles disent avoir été agressées, humiliées dans leur chair et leur âme. "Nous sommes toutes des Amy Ndiaye. Nous prenons à témoin l’opinion internationale et nationale, les associations de défense des Droits de l'homme et des femmes, les chefs religieux que tout ce qui arrive à notre sœur Amy Ndiaye, les députés Massata Samb et Mamadou C. Niang en sont les seuls responsables", dénoncent-elles. Avant de demander à Amy Ndiaye de porter l'affaire devant les juridictions compétentes.
"Nous demandons à notre sœur de porter plainte et que justice soit faite pour que plus jamais de telles violences ne se reproduisent pas. Nous attendons aussi de l'Institution parlementaire des mesures immédiates de correction à l'encontre des députés agresseurs et de protection de la liberté d'expression de toutes et de tous les parlementaires", demandent-elles.
Elles ajoutent : "Nous lançons un appel à toutes nos sœurs, celles de l'opposition, de la société civile, celles des villes et des campagnes à rester mobiliser pour que de tels actes ignobles et barbares ne se reproduisent plus, ni dans la rue ni à l'Assemblée nationale."
Elles n’excluent pas des marches nationales pour sauver les femmes
Ensemble, ces femmes n'excluent pas d'élaborer un plan d'action de visites des chefs religieux, de plaintes collectives et de marches nationales pour sauver les femmes, mais également sauver l'institution parlementaire dont les principes fondamentaux sont foulés aux pieds.
L'Assemblée nationale étant par excellence le lieu du dialogue institutionnalisé entre les différentes sensibilités politiques, disent-elles, l'immunité parlementaire n'y a de sens que si elle garantit la liberté d'expression, d'opinion et de conscience des représentantes et des représentants de la Nation que sont les députés hommes et femmes. Selon elles, l’usage de la force contre ces libertés constitutionnelles qui sont en plus garanties aux députés de par leur immunité parlementaire a été douloureusement ressenti par tous les Sénégalais qui ont vu défiler ces images d'une rare violence et d'une lâcheté d'un autre temps.
Pour rappel, lors de l'examen du projet de budget du ministère de la Justice, deux députés de l'opposition ont agressé une députée de la mouvance présidentielle qui, dit-on, est en état de grossesse.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)