Publié le 20 Feb 2018 - 22:22
AGRICULTURE

L’université de Ziguinchor se penche sur le riz casamançais

 

Comment faire pour que le riz produit en Casamance naturelle se positionne en bonne place sur le marché local et ouest-africain ? C’est à cette tâche que s’attelle l’Université Assane Seck de Ziguinchor à travers « le projet de valorisation des variétés de riz en Casamance pour un meilleur accès des femmes au marché en Afrique de l’Ouest ».

 

Il a fallu la conjonction et l’implication de plusieurs acteurs pour qu’enfin, l’on pense à entreprendre des recherches sérieuses sur certaines variétés de riz produites en Casamance et dont les qualités nutritives sont avérées. Mais pas connues de tous puisque, depuis les temps anciens, aucun écrit ou document scientifique n’est venu confirmer ou infirmer les perceptions que les acteurs ont de ces variétés traditionnelles, en termes notamment de valeur nutritive. Mieux vaut tard que jamais ! L’Université Assane Seck de Ziguinchor (UAS/Z) a décidé d’engager la recherche.

« Ce projet vient à son heure. Dans nos thématiques, on intègre la problématique des savoirs endogènes. La valorisation des variétés locales entre dans ces thématiques. Nous allons caractériser d’abord les différentes variétés de riz produites en Casamance, en sélectionner deux et essayer au niveau expérimental, avec les chercheurs de l’Isra, du département d’agroforesterie de l’UAS/Z, de voir si les résultats scientifiques confirment ou infirment les savoirs que les paysans avaient justement de ces différentes variétés », a expliqué l’enseignant-chercheur Paul Diédhiou de l’Université de Ziguinchor, lors du lancement officiel de ce « projet de valorisation des variétés traditionnelles de riz pour un meilleur accès des femmes aux marchés en Afrique de l’Ouest », vendredi dans la commune de Niaguis, près de Ziguinchor.  

Selon M. Diédhiou, la composante 01 du projet consiste à aller vers les paysans, à recueillir leurs témoignages ou leurs avis, parce que chacun a sa perception des différentes variétés, à étudier ensuite du point de vue scientifique si les caractéristiques décrites par ces derniers sont avérées. « Une fois qu’il est prouvé que ces variétés confirment les perceptions que les agriculteurs ont de celles-ci, nous mettrons une équipe pour former et vulgariser ce savoir, par le biais de publications scientifiques », ajoute l’enseignant-chercheur. Financé par Fahamu-Afrique à hauteur de 200 000 dollars pour une durée de deux (02) ans, le projet qui sera déroulé conjointement en Casamance naturelle et au Burkina-Faso entre dans le cadre du programme d’autosuffisance en riz.

Dans les régions sud du pays, il est porté par l’Association des Jeunes Agriculteurs de Casamance (AJAC-LUKAL), en collaboration avec l’Université Assane Seck, les instituts de recherche agronomique et d’encadrement, les Organisations Paysannes et le Mouvement Nous Sommes la Solution (MNSS). Il vise, de l’avis de Famara Diédhiou de l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire, la valorisation des variétés traditionnelles de riz, des semences paysannes dans la législation et le renforcement des données scientifiques, dans un premier temps. « Il participe aussi de la lutte contre la pauvreté, la promotion de l’agro-écologie. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement », souligne Aliou Djiba, le président de l’Ajac-Lukal.

Dans sa deuxième phase (An 2), le projet ambitionne de mettre en place un centre de cuvage pour un meilleur rendement de la production, mais également des magasins de stockage et de conservation de la production avant sa commercialisation au niveau des marchés locaux et de la sous-région.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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