COMPRENDRE POUR BIEN INFORMER

Dans un contexte où les données économiques sont attendues, débattues et parfois mal interprétées, il est essentiel que les médias jouent pleinement leur rôle d'intermédiaires éclairés entre les institutions et le public. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de sujets aussi techniques que le rebasage du produit intérieur brut (PIB).
Le rebasage du PIB n’est pas une simple mise à jour statistique ni une opération magique qui fait « grossir » l’économie du jour au lendemain. Il s'agit d'une démarche rigoureuse, étalée sur plusieurs années, visant à améliorer la qualité, la pertinence et la fiabilité des indicateurs économiques.
Supervisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), placée sous LA TUTELLE DU MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DU PLAN ET DE LA COOPÉRATION (MEPC) et non celui des Finances et du Budget, cette opération implique une révision approfondie des méthodes de calcul, l’intégration de nouvelles sources de données et une validation rigoureuse, tant au niveau national qu’international (FMI, Banque mondiale, UEMOA).
Trop souvent, les médias tombent dans le piège des raccourcis : on parle de « nouveau PIB », comme si l’économie avait soudainement grandi, ou pire, on attribue le processus à des logiques politiques ou financières. Or, le rebasage n’est ni une manipulation, ni une décision gouvernementale, mais une nécessité technique pour refléter avec précision une réalité économique en constante évolution.
Il est donc impératif que les journalistes et les analystes économiques comprennent mieux les enjeux de cette opération. Comprendre le rebasage, c’est reconnaître qu’il permet de mieux mesurer la croissance réelle, d'intégrer des secteurs autrefois invisibles (comme l’économie informelle) et de garantir la cohérence des données avec les normes internationales.
Les médias doivent donc éviter de dramatiser ou de simplifier à l’excès. Ils doivent également identifier les bonnes sources, éviter les confusions institutionnelles et rappeler au public que la qualité des chiffres économiques est une question de CRÉDIBILITÉ NATIONALE.
Le rebasage du PIB n’est donc pas un événement politique, mais un outil de vérité économique. Dans un monde où l’information circule rapidement, il revient aux médias d'agir avec RESPONSABILITÉ, PRÉCISION ET PÉDAGOGIE.
Par ailleurs, le rebasage en cours (qui se terminera l'année prochaine au plutôt), n’annule pas la demande du FMI concernant la résolution du problème de la déclaration erronée. Cela ne dédouane pas non plus le Sénégal pour s'assurer dans les meilleures conditions possibles, la génération de revenus et de devises plus importants.
INFORMER, CE N’EST PAS SEULEMENT RACONTER, C’EST AUSSI COMPRENDRE.
CHERIF SALIF SY