Le collège des délégués de Dakar en colère
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Le collège des délégués d’Air France de Dakar est dans tous ses états. Il soupçonne la direction de la compagnie aérienne française de vouloir profiter de la crise sanitaire ‘’pour anéantir les acquis sociaux des travailleurs de la délégation Sénégal’’. Elle violerait des dispositions du Code du travail sur les congés et la rémunération des congés. Elle l’a également fait avec la violation de l’accord d’établissement d’Air France signé le 24 mai 2003 dans ses articles 35, 57 et 85.
Ainsi, ‘’le personnel a décidé de se lever comme un seul homme pour mener le combat au niveau juridique, par la saisine officielle de l’inspection régionale du travail et le tribunal du travail pour que les dispositions légales ne soient pas foulées au pied par une direction délocalisée à Abidjan’’, lit-on dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’. Aussi, préviennent-ils, ‘’si Air France veut se débarrasser de son personnel local, le prix devra être payé. Nous refusons d’attendre dans une résilience indigne d’un être humain et tous nos droits seront respectés’’.
Aujourd’hui, la direction d’Air France abuse, selon le personnel de Dakar. ‘’Malgré les risques liés à cette pandémie, les agents font toujours preuve de professionnalisme pour traiter nos clients. En retour, nous faisons face à une direction qui veut geler nos indemnités de congés, nos bons de carburant liés aux fonctions, de même que toutes les primes dont la PLA communément appelée prime Tabaski’’.
Ces travailleurs se voient comme les agneaux du sacrifice. Ils indiquent que leur employeur leur exige plus d’eux que de leurs collègues de l’Hexagone. ‘’Air France est née en même temps que le transport aérien au Sénégal en 1933, et nous n’accepterons jamais de faire des efforts qui ne sont pas faits dans l’Hexagone cf. lettre DGRH du 2 avril 2020 relative au paiement des primes et indemnités en France. De plus, nos références historiques font que le tempo ne viendra jamais d’une quelconque délégation africaine pour violer nos acquis obtenus de haute lutte.
En outre, la chartre éthique et sociale interdit tout traitement à caractères discriminatoires’’, rappellent-ils dans leur note. ‘’Le collège des délégués interpelle son organisation syndicale, le SUTTAAAS et la CNTS au niveau national à se mettre aux côtés des travailleurs, dans le but de relever les défis dictés par la délégation régionale d’Abidjan. Le flambeau de la lutte est en train d’être rallumé par cette direction qui ne nous respecte plus et cette déclaration est l’acte 1 d’un combat pour la préservation de nos acquis’’. Ils informent également que dès réception du procès-verbal de la réunion entre les délégués et la direction, ‘’la procédure sera enclenchée. A défaut, un huissier sera commis pour constater les violations faites à l’accord d’établissement et au Code du travail’’.