Publié le 17 Apr 2013 - 23:20
ARTS URBAINS - 4E ÉDITION DU FESTIGRAFF

 La corniche des HLM rafraîchie

Une vingtaine de participants au 4e Festigraff a investi hier la corniche des HLM de Dakar, rouleaux en mains, pour repeindre le mur ''hôte'' de l’une des fresques géantes qu’ils offrent à la capitale sénégalaise.

 

Il est 10h 30 ce mardi. Les graffeurs s’échinent déjà depuis un certain temps à nettoyer le mur de la corniche des HLM de Dakar qui accueille la nouvelle fresque des artistes participants à la 4e édition du Festival international de graffiti en Afrique/Sénégal (Festigraff) qui se tient du 12 au 21 avril. Cette œuvre urbaine, en plus de sa qualité esthétique et décorative, aura pour vocation de sensibiliser les riverains à adopter une conduite citoyenne.

 

Mode 2, parrain du festival, est perché sur une échelle. Il s’applique à recouvrir le mur d’une couche de peinture bleu pâle qu’il étale généreusement au pinceau : ''Cette couleur rappelle le ciel, ce qui permettra à la fresque de se fondre dans le paysage urbain'', explique le graffeur d’origine britannique. Ses camarades s’y collent également dans la bonne humeur, ce qu'attestent les grosses taches de peintures qui recouvrent leurs vêtements. Sur des dizaines de mètres, le mur se décline en un camaïeu de bleus et de gris, éclaboussé par endroits de touches plus foncées, contribution personnelle de Mode 2.

 

Vers 11h, l’arrivée de Docta, fondateur du Festigraff, crée une ébullition chez les participants. Chacun demande un conseil, une confirmation, ou vient tout simplement saluer celui sans qui tout cela n’aurait pas lieu. Le graffeur choisit au premier coup d’œil la parcelle de mur qui sera la sienne. Sur le ton de la rigolade, il décrète que si quelqu’un s’y oppose, celui-là rentrera chez lui : ''C’est là ou rien, sous le baobab. Je le sens bien'', dit-il.

 

Jusque-là, le support est nu, personne n’a idée du résultat final. Quelques heures plus tard, une explosion de couleurs envahit l’espace tel un tatouage : les lettres se fondent dans les formes et les symboles. Le tout rappelle une fontaine de pigments qui semble se transformer en fonction du point de vue du spectateur. Le travail de perspective aidant grâce à différents volumes et dégradés. Du grand art.

 

C’est un nouvel environnement que découvrent, émerveillés, les badauds. Le concept d’un ''graff engagé et citoyen'' prend ici tout son sens. ''Oser inventer le futur'', répète Docta en citant Thomas Sankara. Source d’inspiration pour la jeunesse, le Festigraff semble avoir accompli cette mission et incarne un nouvel idéal urbain.

 

Sophiane BENGELOUN et Zoé JADOUL

 

 

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