Publié le 22 May 2025 - 18:01
BROCHETTES DE CHAT

L’association Hadin kan Mahawta brise le silence

 

Suite à l’arrestation de deux ressortissants nigériens soupçonnés de vendre de la viande de chat, l’association Hadin kan Mahawta est montée au créneau. Face à une stigmatisation jugée injuste, ces Nigériens vendeurs de ‘’dibi haoussa’’ installés au Sénégal ont appelé à la retenue et à la justice, tout en défendant leur intégrité professionnelle.

 

C’est un communiqué au ton grave, traversé d’indignation contenue, mais aussi d’un appel à la sérénité, que l’association Hadin kan Mahawta a fait parvenir à la presse hier. En ligne de mire, une arrestation qui fait tache et jette l’opprobre sur toute une communauté. Deux ressortissants nigériens, accusés d’avoir vendu des brochettes à base de viande de chat, ont récemment été interpellés. Depuis, les regards se sont tournés vers les vendeurs de ‘’dibi haoussa’’ au Sénégal, avec une suspicion généralisée que ces derniers jugent injuste.

‘’Les personnes arrêtées n’exercent pas notre métier. Elles ne font pas partie de notre corporation. Pourtant, c’est toute notre communauté qui subit les conséquences de cet acte isolé’’, s’insurge l’association active au Sénégal depuis les années 1990.

Selon elle, les Nigériens vendeurs de viande ‘’dibi’’ sont installés légalement et travaillent dans le respect strict des lois sénégalaises et des coutumes locales. Dans leur communiqué, les membres de Hadin kan Mahawta tiennent à rappeler un point fondamental de leur foi et de leur pratique : ‘’Comme nos frères sénégalais, nous sommes musulmans. Et en tant que tel, il est inconcevable pour nous de consommer ou de vendre de la viande de chat.’’

Ils insistent également sur la traçabilité de leurs produits. Leur approvisionnement se fait exclusivement à la Sogas (ex-Seras), structure centrale dans l’abattage réglementé des animaux destinés à la consommation. ‘’Nous n’achetons pas de carcasses douteuses. Nous nous procurons des moutons abattus selon les rites musulmans et en conformité avec les lois en vigueur au Sénégal’’, précisent-ils.

Les membres de l’association dénoncent ainsi les amalgames et regrettent que certains utilisent cette arrestation pour jeter l’opprobre sur l’ensemble des bouchers nigériens. ‘’Nous sommes venus ici pour gagner notre vie dignement, dans un pays connu pour son hospitalité. Ce n’est pas juste que notre commerce et notre honneur soient ainsi mis en cause’’, lit-on dans leur communiqué.

Sans chercher à se substituer à la justice, Hadin kan Mahawta se montre claire. Si leurs compatriotes ont enfreint la loi, ils doivent répondre de leurs actes devant les juridictions compétentes. Mais pour l’association, cette affaire ne saurait justifier une suspicion généralisée. Elle appelle à ne pas faire porter à une communauté entière la faute d’individus isolés.

Ainsi, l’association nigérienne lance un appel au calme. Elle dit espérer que cette affaire soit élucidée dans les meilleurs délais et que la confiance entre les communautés, ‘’déjà durement éprouvée’’, puisse être restaurée.

MAGUETTE NDAO

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