16 000 personnes auditionnées par la Commission vérité
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La Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR) en Côte d'Ivoire a lancé début mai la phase nationale d'identification des victimes des crises qui ont eu lieu dans le pays de 1990 à 2011. Le président de la CDVR, Charles Konan Banny effectue une tournée dans le pays. Vendredi 30 mai, il a fait un premier bilan à Yamoussoukro.
Déjà 16 000 personnes se sont présentées dans les centres d'écoute de la CDVR à travers le pays en un peu plus de trois semaines, affirme Charles Konan Banny . Les victimes des crises qui se sont déroulées de 1990 à 2001 dans le pays ont attendu longtemps le démarrage de cette phase opérationnelle. La période a été définie par les victimes elles-mêmes lors d'une précédente consultation.
Charles Konan Banny, le président de la CDVR a rencontré plusieurs de ces personnes qui se sentent apaisées d'avoir enfin été écoutées. « En plus de se sentir considérées et reconnues, de très nombreuses victimes ont affirmé avoir été soulagées après avoir raconté leur histoire, explique Charles Konan Banny devant la presse. Elles se sentent donc disposées à pardonner et à franchir une étape sans laquelle il n’y a pas de réconciliation vraie et sincère. »
Demander pardon
Cette phase s'adresse aussi aux bourreaux même si jusqu'à présent aucun ne s'est manifesté. Ces auditions pourraient pourtant leur permettre de soulager leur conscience affirme Charles Konan Banny qui rappelle que le contenu des auditions est confidentiel et n'a pas vocation à être transmis à la justice pénale. « S’ils souhaitent aller se présenter devant les tribunaux, c’est à eux de décider mais ce que la commission ne peut pas faire, c’est d’être procureur, rappelle Charles Konan Banny. Ce que nous allons leur conseiller, c’est de se présenter devant les victimes et de demander pardon. »
Pour les deux mois restants, la CDVR compte monter jusqu'à 40 000 personnes entendues avant de passer à la vérification des témoignages et la phase d'indemnisation.
Rfi.fr