Son parti exige l'application des lois et du droit
Le Rassemblement pour la vérité/And ci Dëgg a fait face à la presse, hier, pour exiger que le droit soit dit sur l'affaire de son leader Cheikh Oumar Diagne, en détention depuis plusieurs mois. Il demande que les lois soient appliquées.
Ces dernières années, la situation politique au Sénégal traverse une phase critique. Il y a eu trop d'emprisonnements arbitraires. Hier, en conférence de presse, le Rassemblement pour la vérité/And ci Dëgg a exigé du gouvernement que le droit soit dit pour Cheikh Oumar Diagne et il en appelle aux juristes pour l'application des lois. "Nous ne sommes pas ici aujourd'hui pour demander ou quémander de quelconques faveurs pour la libération du candidat Cheikh Oumar Diagne, mais nous exigeons que le droit soit dit et en j'en appelle aux juristes : que les lois soient appliquées pour que Cheikh Oumar Diagne soit libéré", a exigé la chargée de la stratégie et du développement au Rassemblement pour la vérité/Ànd ci Dëgg (RV/ACD), Fatou Kiné Fall.
Selon elle, "le pays est aujourd'hui confronté à des arrestations arbitraires, plongeant des citoyens dans une détresse injuste pour avoir simplement exprimé leur opposition ou dénoncé des pratiques contestables". À cet effet, elle a cité le cas de son leader Cheikh Oumar Diagne, candidat à l'élection présidentielle de 2024, inculpé par le 1er cabinet d'instruction du tribunal de grande instance hors classe pour "des actes présumés compromettant la sécurité publique ou causant de graves troubles politiques".
D'après Mme Fall, ‘’huit longs mois se sont écoulés depuis son placement sous mandat de dépôt, sans que le juge d'instruction n'ait encore rendu de décision définitive sur son sort, ni renvoi devant un tribunal ni ordonnance de non-lieu. Il y a plusieurs demandes de mise en liberté provisoire, toutes rejetées. Cheikh Oumar Diagne remplit pourtant toutes les conditions légales pour en bénéficier. Résidant régulièrement à Dakar, sans risque présumé de trouble à l'ordre public, ni collusion, sa détention semble arbitraire, privant ainsi un candidat majeur à la Présidentielle de sa liberté et de son droit à compétir sur un pied d'égalité", a déploré la chargée de la stratégie et du développement au RV/ACD. Elle a de même dénoncé "l’emprisonnement de M. Diagne totalisant 14 mois répartis sur plusieurs établissements pénitentiaires (qui) est une atteinte flagrante à l'État de droit".
"La demande de liberté vise l'application des lois pour rétablir la justice"
La Commission électorale nationale autonome (Cena) garantit l'égalité de traitement des candidats à la Présidentielle, dit-elle. Pourtant, l'incarcération de Cheikh Oumar Diagne l'empêche de rencontrer les citoyens pour collecter les parrainages nécessaires. Face à "ces violations manifestes de ses droits", informe-t-elle, Cheikh Oumar Diagne, avec l’aide de ses avocats, a engagé une action auprès de la Cour de justice de la CEDEAO pour dénoncer cette détention arbitraire se répétant à chaque événement politique majeur marquant sa carrière.
"Le Sénégal, jadis exemple de démocratie, se retrouve aujourd'hui sous les feux des critiques pour des entraves à la liberté politique. La demande de libération de Cheikh Oumar Diagne ne vise pas des faveurs, mais la simple application des lois pour rétablir la justice et assurer une compétition électorale équitable", insiste Fatou Kiné Fall.
Ayant pris part à la rencontre, Dame Mbodj a souligné que les autorités ont emprisonné Cheikh Oumar Diagne, parce qu'elles ont peur de lui. "Elles savent que s'ils ne le bloquent pas, lors des élections législatives, il aura beaucoup de députés et s'il se présente pour la Présidentielle, il va forcément passer au second tour. Conscient de cela, elles l'ont tôt vite mis dans les liens de la détention", accuse Dame Mbodj. Qui invite les Sénégalais à parrainer massivement Cheikh Oumar Diagne.
Il est d'avis que les citoyens doivent également se mobiliser pour la libération de tous les détenus politiques, car, dit-il, leur place n'est pas dans les prisons, mais plutôt auprès de leurs familles respectives.
De son côté, le membre du directoire de l'ex-Pastef, Amadou Ba, a souligné qu'il apporte son soutien indéfectible à M. Diagne. "Nous demandons à l'autorité judiciaire, qui a les moyens avec des méthodes alternatives, de le laisser mener sa campagne électorale". Dans la même veine, il a fait savoir que "les Sénégalais doivent comprendre que ce qui se passe actuellement, c'est à eux de briser les chaînes, car il n'y a pas de fatalité. On ne peut pas laisser un individu qui est en fin de règne décider de l'avenir du pays".
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)