Publié le 13 Jul 2023 - 10:00
CHELSEA

Une remise à zéro

 

Lancé dans un mercato aussi conséquent qu'incompréhensible en janvier dernier, Chelsea semble aujourd'hui avoir fait machine arrière en vendant une bonne partie de son effectif.

 
Deux ans peuvent parfois ressembler à deux décennies. Demandez donc aux supporters de Chelsea, dont le club – vainqueur de la Ligue des champions en 2021 – s’est empêtré dans un sérieux chaos depuis le mois de janvier 2023. La faute au départ de son historique propriétaire russe, Roman Abramovitch, poussé vers la sortie quelques mois plus tôt par les conséquences de la guerre en Ukraine. L’intronisation de l’Américain Todd Boehly a ainsi logiquement rebattu les cartes.
 
De la pire des manières. Acteurs principaux d’un mercato hivernal surréaliste, les Blues claquent en effet près de 318 millions d’euros, pour signer Enzo Fernández, Mykhaïlo Mudryk, Benoît Badiashile, Noni Madueke et David Diatro Fofana, suivis de João Félix, Malo Gusto et Andrey Santos – le premier en prêt, les deux autres respectivement laissés à disposition de Lyon et Vasco de Gama. Un fourre-tout, venu s’ajouter aux huit recrues de l’été 2022 (Wesley Fofana, Cucurella, Sterling, Koulibaly, Chukwuemeka, Aubameyang, Slonina et Zakaria), faisant lâcher à Thiago Silva une acerbe punchline après l’élimination des siens en Ligue des champions : « Il a fallu agrandir le vestiaire pour que tout l’effectif puisse entrer à l’intérieur. » 
 
En ce début d’été, tout semble pourtant s’aplanir. La raison ? Un marché des transferts géré dans le sens inverse, celui des ventes. Désireuse de rajeunir une équipe arrivée en fin de cycle et privée de coupe d’Europe au terme d’une saison sportivement catastrophique (douzième de Premier League), mais surtout de dégraisser un groupe de 34 joueurs, la direction estampillée Boehly s’est lancée dans une véritable opération d’assainissement. Et comme un symbole, les cadres ont été les premiers sacrifiés. En deux semaines, les départs de César Azpilicueta (Atlético), Kai Havertz (Arsenal), N’Golo Kanté (Al-Ittihad), Édouard Mendy (Al-Ahli), Mason Mount (Manchester United), Kalidou Koulibaly (Al-Hilal), Mateo Kovačić (Manchester City), Christian Pulisic et Ruben Loftus-Cheek (AC Milan), sont ainsi venus entériner la nouvelle ère souhaitée. Et pour forcer sur la symbolique, on notera que sept de ces neuf partants ont pris part à la finale de C1 face à City.
 
Dans la poche pour Pochettino ?
 
D’un point de vue pécuniaire, on se dira cependant que 243 millions d’euros ont été récupérés sur les 318 dépensés en janvier dernier, calant le budget transferts dans le vert (141 millions de bénéfice estimés). De la maîtrise comptable, qu’une stratégie sportive cohérente permettrait d’entériner. Car au-delà des effets de calculette, l’objectif pour Todd Boehly reste de gagner ses galons de gestionnaire dans un club de football. Un exercice que peinent à réussir ses homologues américains, plus souvent reconnus pour leur méconnaissance que leur maîtrise du soccer. En guise de garantie, Mauricio Pochettino a ainsi été désigné manager, chargé de ficeler un recrutement se voulant minimaliste et encadré. Bien loin du rôle illisible donné à Graham Potter et Frank Lampard, jamais vraiment intégrés au projet londonien.
 
Durant sa conférence de presse de présentation, l’Argentin a d’ailleurs détaillé la teneur de ses fonctions : « J’ai tenu à être au club dès le 1er juillet, afin de participer à la construction de notre effectif en entame de mercato. Je n’ai pas pu discuter de certains départs (Havertz et Mount, NDLR), mais pour les arrivées, j’ai tout de suite voulu être impliqué. » L’accord de l’ancien Parisien a ainsi été primordial dans la validation du dossier Christopher Nkunku, au même titre que celui de Nicolas Jackson, jeune transfuge de Villarreal. Désireux de faire dans le classique « poste par poste », l’ancien coach du PSG souhaite aujourd’hui renforcer sa colonne vertébrale en lorgnant Moises Caicedo au milieu de terrain et Dušan Vlahović en pointe. Deux cibles conquises par l’approche du technicien, à en croire la Gazzetta dello Sport, mais dont le seul frein concerne évidemment le prix. Et en attendant de connaître l’issue de ces transactions, les supporters de Chelsea pourront au moins se consoler en voyant leur club réussir en deux mois ce qu’il n’a pas su faire en deux ans.
 
SOFOOT

 

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