Plein écran, salle quasi vide
La première soirée des Trophées francophones du cinéma, démarrés lundi à Dakar, n'a pas intéressé grand monde. La salle de Sorano où se font les projections était quasi vide lundi soir.
Sorano a ouvert ses portes aux cinéphiles lundi soir pour la première édition des Trophées du cinéma francophone. Premier film projeté, le Yennenga d'or 2013, ''Tey'', réalisé par le Sénégalais Alain Gomis. Les organisateurs pensaient-il attirer beaucoup de spectateurs ? Las. Soit les gens ont d'autres chats à fouetter ou alors la pub est mal passée.
En tous les cas, c'est dans une salle quasi vide que cette première soirée cinéma s'est tenue. Et les rares présents avaient presque tous des badges autour du cou. En fait, ils sont soit électeurs, soit journalistes, soit membres de l'organisation.
Pourtant, l'entrée de la salle est gratuite. Et du matériel haut de gamme a été déployé pour faire plaisir aux amoureux du cinéma. Avec deux séances par jour et pendant deux semaines, les amoureux du film peuvent encore largement se régaler. Ils ont en tout cas raté les projections de ''Tey'' suivi du film ''À perdre la raison'' du réalisateur belge Joachim Lafosse. Il concourt dans la catégorie long métrage fiction.
Tout commence par des images de Murielle sur un lit d'hôpital. Elle débite des phrases incompréhensibles. Suit un tableau de deux jeunes amoureux étalés par terre et faisant l'amour. C'est encore Murielle avec celui qui deviendra par la suite son mari, Mounir. Un jeune Marocain adopté par le mari ''blanc'' de sa sœur, le docteur André Pinget. Jeune institutrice, Murielle s'attache davantage à Mounir. On la montre rayonnante, gaie et aimable avec ces élèves. Les liens entre le couple se solidifient et finissent par un mariage béni par André. Le docteur offre au couple leur lune de miel et les accompagne même. Tout est rose jusqu'au jour où Murielle enchaîne grossesse sur grossesse. Elles donnent naissance à trois petites filles et un garçon. Les charges s'alourdissent. Des problèmes surgissent. Des liens se cassent petit à petit au sein du trio. Murielle voit une psy, mais sans succès. Elle finit par tuer ses quatre enfants et se retrouver sur un lit d'hôpital après un suicide raté.
Le film dénonce en outre les mariages ''blancs''. Des étrangers se marient à des nationaux juste aux fins d'avoir des papiers en règle. Ce n'est pas le cas de Mounir et Murielle, qui se sont mariés par amour. Mais plutôt de Samir, frère de Mounir et Françoise, sœur de Murielle. Une somme est versée par André à Françoise afin qu'elle accepte de se faire passer la bague au doigt par Samir, qui obtient par ce geste le droit de séjourner en terre belge.
BIGUÉ BOB