En plus d’avoir perdu son emploi, Moussa Ndao Cissé s’est retrouvé en prison. Aide-infirmier à l’hôpital Fann, il est condamné à un an d’emprisonnement, dont deux mois ferme. Il est reconnu coupable de faux dans un document administratif, émission d’un certificat médical et contrefaçon de sceau.

À cause de son inconscience, Moussa Ndao Cissé s’est retrouvé dans un pétrin sans précédent. Aide-infirmier à l’hôpital Fann, il perd son emploi parce qu’il émettait des certificats médicaux, à l’insu de deux médecins de cette structure sanitaire. Pis, à cause de son acte, il s’est retrouvé devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour être jugé.

Grâce à la vigilance de la dame Fatou Faye, DRH du Sea Plaza, son activité illégale est mise à nu. Selon la dame, au lendemain de la Tabaski, le 18 juin, elle avait  reçu deux certificats médicaux déposés par ses employés, dont les écritures et les signatures étaient identiques, mais les cachets différaient. Sur les cachets, l'un des certificats médicaux était délivré par Dr Fall et l'autre par Dr  Diop, chose qui lui a paru bizarre. C'est la raison pour laquelle, le lendemain, elle  a envoyé son assistante à l'hôpital Fann pour vérifier l'authenticité des deux certificats médicaux.

C'est là que le Dr  Fall, en voyage d'après ses dires, l’a appelé et lui a demandé de ne rien faire en attendant son retour. À son retour, elle est allée le rencontrer à l'hôpital Fann. Elle lui a remis les originaux des certificats médicaux. En retour, il lui a remis les copies. De retour à son lieu de travail,  elle a confronté ses deux employés. Le Dr Fall a rencontré l’employée Amsatou Guèye et  lui a demandé où elle s'est fait délivrer le certificat médical. Elle  lui a répondu à l'hôpital Fann. Sur la demande de Dr Fall, Amsatou est partie avec lui à l'hôpital Fann afin de lui montrer la personne qui lui a délivré le certificat médical. Celui-ci répond au nom de Moussa Ndao Cissé.

Entendu, ce dernier a reconnu les faits sans ambages avant de présenter ses excuses. Devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, il a adopté la même posture en contribuant à la manifestation de la vérité. À l’en croire, il s’est mis dans ce pétrin parce qu’il voulait rendre service. Pour chaque certificat médical émis, il a reçu la somme de 15 000 F CFA. Malgré son mea culpa, le maître des poursuites a estimé que les faits sont largement établis.

À cet effet, il a requis un an d’emprisonnement, dont quatre mois ferme.

Même s’il comprend la position du parquet qui a requis une peine dissuasive, Me Moussa Diouf, avocat du prévenu, a trouvé que l’usurpation de fonction retenue contre son client n’est pas établie. Car selon l’avocat, Moussa Ndao Cissé ne s’est jamais présenté comme tel. Et il ajoute que les personnes qui ont loué son client ne l'ignoraient pas. Il a ainsi sollicité une application bienveillante de la loi pour le compte du comparant. Son confrère Me Sakho de renchérir : ‘’Il  n’a pas été éduqué  de cette façon. Il a subi l’éducation de la rigueur.  C’est une surprise de le voir devant cette barre. Les faits sont graves, c’est vrai. C’est quelqu’un qui n’a jamais fait l’objet d’une condamnation. Depuis qu’il a été appréhendé, sa posture a été de regretter son geste, demander pardon et de reconnaître son acte. Vous avez la possibilité de lui tendre la perche. Le médecin ne l’a pas poursuivi parce qu’il a dit que c’est quelqu’un de très rigoureux dans le travail. Nous en espérons autant de vous, tel qu’on vous connaît dans votre magnanimité. Son avenir professionnel est en jeu. Il a contribué à la matérialité de la vérité. De plus, il a demandé pardon.’’

Finalement, Moussa Ndao Cissé n’a pas échappé à la prison. Reconnu coupable, il a écopé d’une peine d’emprisonnement d’un an, dont deux mois ferme.

MAGUETTE NDAO