Publié le 27 Apr 2018 - 00:43
CONTENU LOCAL DANS LES OPERATIONS PETROLIERES

Asdea, la lobbyiste qui veut tout changer

 

L’Association sénégalaise pour le développement de l’énergie en Afrique (ASDEA) organise le 16ème Sommet de l’Energie et du Pétrole et la 4ème Exposition des professionnels de l’Energie, les 3 et 4 mai prochain. Mais à leur conférence de presse d’hier, il a beaucoup été question de la place de l’industrie locale dans les opérations pétrolières.

 

Après l’appel du DG de Petrosen au privé local à se réajuster pour profiter des retombées de la manne pétrolière, la semaine dernière, l’Association sénégalaise pour le développement de l’énergie en Afrique (Asdea) semble être dans les dispositions d’y répondre favorablement. Un groupe de sociétés sénégalaises se met en place afin de créer Sénégal Petroleum Services (SPS) pour relever le défi du contenu local, a annoncé hier le président de l’Association Serigne Momar Dièye. Il dit : ‘‘On a pensé qu’il fallait s’associer au niveau du privé sénégalais pour offrir des services, créer une synergie, une sorte de groupe qui va faire du lobbying pour que l’Etat soutienne une politique de contenu local. On a rencontré le Cospétrogaz, la marine, et le Cese.’’

 En conférence de presse hier à Dakar, en prélude au 16ème Sommet de l’Energie et du Pétrole et la 4ème Exposition des professionnels de l’Energie, les 3 et 4 mai, l’association s’est livrée à un diagnostic sans complaisance pour donner les clés qui feront  profiter du contenu local dans les opérations pétrolières. ‘‘Nous ne sommes pas encore prêts car la découverte de pétrole est venue subitement. Nous nous acheminons vers une nouvelle économie, une nouvelle industrie sur une centaine d’années minimum car d’autres découvertes vont suivre. Il faut que l’Etat puisse légiférer pour soutenir une politique nationale de ‘‘local content’’. De l’exploration à l’exploitation. Il faudrait qu’il dise : ‘‘nous voulons que vous fassiez ça ; que vous employiez tant de locaux ; …nous donner une part des services, une part des achats etc...’’, a déclaré le directeur des négociations et opérations pétrolières à Petrosen, Birame Diouf. ‘‘On sensibilise les entreprises sénégalaises à se préparer aux changements économiques. Présentement, il n’y a pas d’entreprises prêtes à aller dans le pétrole offshore’’, souligne pour sa part Serigne Momar Dièye le président de l’Asdea.

Le contenu local, (local content en anglais) est l’agrégation de trois facteurs : l’emploi dans les activités pétrolières ; les achats locaux comme les équipements et matériels dont la plupart utilisés dans l’industrie vient de l’étranger ; et les services. Pour les deux premiers paramètres, M. Diouf estime que l’implication du personnel ou compétences locales se fera sans trop de problèmes. Mais les services comme le ravitaillement des supply-boat, les bateaux qui font la navette pour fournir aliments et pétrole aux installations en pleine mer, requièrent des compétences plus affinées dont le pays dispose néanmoins. ‘‘Nous avons des sociétés pétrolières qui peuvent fournir ce pétrole au lieu que ce soit les compagnies étrangères qui donnent à toute cette flottille qui sera en mer (Eydon, Edk, Elton...). Allons-nous laisser tout ce marché aux étrangers, les payer avec notre propre pétrole ? Par exemple, sur les 60 milliards F CFA d’achats locaux d’une société productrice d’or, il y a 40 dédiés à l’énergie (fioul, gaz...). Et c’est une petite compagnie. Ramené à l’exploitation pétrolière, il faudra calculer ces montants en dollars, c'est-à-dire des milliards de F CFA. Des achats et des services de ce type sont des enjeux extrêmement importants’’, plaide-t-il.

Egalement ancien des Mines de fer du Sénégal Oriental (Miferso), Birame Diouf estime que le privé local ne doit pas rater ce virage des ressources minérales qui va introduire un nouveau paradigme dans l’économie sénégalaise. ‘‘Les privés se plaignent aujourd’hui que l’Etat ne les associe pas aux projets routiers. Mais ces derniers sont epsilon, minimes par rapport à ce vers quoi nous allons. Il ne faudrait pas reconduire ce même manquement, et soutenir, grâce à une législation comme celles du Ghana, du Nigeria ou de l’Angola, les locaux. Fort heureusement, on a annoncé une législation sur le contenu local dans le nouveau code’’, se félicite-t-il. L’association s’est félicitée que beaucoup de programmes d’instituts commencent à inclure ce module dans leurs cours et exhortent à la maîtrise de la langue anglaise très usitée dans les opérations pétrolières.

La SAR : ‘‘vieille marmite qui fait de la bonne sauce’’

L’Association s’est également prononcée sur les dernières tribulations de la gestion à la Société africaine de raffinage (Sar). Le conseil d’administration a récemment constaté des manquements graves dans la gestion 2017 et a demandé le départ du Dg Oumar Diop. Mais en dehors de la gestion financière, l’Asdea pense à une réactualisation de la société. ‘‘La raffinerie n’a pas été conçue pour traiter de gros volumes. En plus, elle faisait plus du brut léger, non soufré qui doit venir du Nigeria. La Sar pourra traiter le brut qu’on aura à Sangomar, mais ce ne sera pas optimum. Il y a des raffineries, les nouvelles, qui peuvent traiter n’importe quel type de brut. Notre raffinerie est une vieille marmite qui fait de la bonne sauce. Mais elle a des capacités limitées. Il y a des réflexions pour savoir quelle raffinerie on va mettre en place. Va-t-on agrandir ou moderniser celle qui est là, ou créer un nouveau complexe ailleurs ? Le Cos sera là au salon et l’on en saura un peu plus’’, a déclaré Serigne Momar Dièye.

OUSMANE LAYE DIOP

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