Mame Abdoulaye et les porteurs de « gourdins »
Au pays des porteurs de gourdins, les casques s’arrachent comme des petits pains. Du fait de l’infidélité « électo-râle » de ceux qui ont boudé le prêche et déserté le « Zawiya » du Sopi le 26 février dernier. Dorénavant, pour accomplir leur devoir de citoyen, ils devront nécessairement se munir d’un casque le jour du « ndëpp » électoral, afin d’éviter de s’attirer les foudres des partisans et souteneurs de Mame Abdoulaye, notre grand-père hors-pair qui loge au Palais.
Ne sachant plus où donner de la tête, notre papi international, défenseur de l’Afrique et pourfendeur de l'Occident, fait feu de tout bois. Du bois sacré et profane. Pour éviter de subir un « Mackillage Sal(é) » le soir où les ides de mars, retardées de dix jours, risquent de faire pousser sur la tête d’un octogénaire des dreadlocks dignes d’un 'sniffeur' de chanvre indien.
Considéré par ses détracteurs comme un distributeur automatique de billets de banque, le « pigeon » Abdoulaye, très généreux avec l’argent du contribuable, espère récupérer à coup de millions de francs, les milliers voire le million de plumes qu’il a perdu entre 2007 et 2012. Ses adversaires devenus ses « ennemis », ont fait bloc contre sa candidature : ils comptent lui donner le coup de grâce en lui arrachant les plumes qu’ils lui avaient prêtées le 19 mars 2000, avant que le vieil homme, disciple de Poudlard, ne s’envolât avec sa baguette magique, vers le perchoir du Palais pour ne jamais en redescendre.
Mais Mame Abdoulaye est intelligent et rusé, un véritable laboratoire à idées. La diversion et les retournements de situation demeurent son jeu favori, son domaine de prédilection, sa chasse gardée. Une chasse à la cour qu’il devra pratiquer, contraint, avec des alliés très controversés, des lieutenants qui lui servent de gilet pare-balles, des fantassins soi-disant prêts à débusquer l’ennemi, des souteneurs parmi lesquels des 'hommes de Dieu' que certains esprits tordus et mal intentionnés traitent de « mares à boue ».
A côté de ces 'ecclésiastes musulmans', des perroquets babillards qui dans un vacarme tonitruant parcourent les différents organes de presse et entreprises de médias, pour expliciter oh combien notre inculture nous empêche de décortiquer les propos d’un octogénaire adepte du « wax waxeet », ou l’art de dire une chose pour sous-entendre le contraire.
Aujourd’hui, si Mame Abdoulaye a perdu confiance en la valeur de la carte d’électeur, parce que ne bénéficiant d’aucun report de voix sérieux et crédible, il peut tout de même se contenter du soutien d’un nouvel électorat composé de « gentils » porteurs de gourdins. Des «enfants de chœur» dont les voix mélodieuses accompagnées de pas de danse cadencés, à eux seuls, peuvent attendrir et raffermir un cœur hostile à l’octogénaire originaire de Kébémer.
A en croire Oussou Bébé le ministre des bavures policées de l’Intérieur, ces porteurs de « gourdins » ne veulent aucun mal aux électeurs, si ce n’est de les « aider » à voter Mame Abdoulaye au second tour, afin qu’il termine « ses chantiers» de dévolution « monarchico-démocratique » du pouvoir, et parachever l’œuvre immense de l’homme le plus intelligent du Caire au Cap, celui dont l’allégeance à ces « bâtisseurs » de la Grande Loge nationale de France, n’eut aucune incidence mineure sur son « islamité », qui plus est sa « mouridité », conjuguée à son amitié indéfectible envers Serigne Saliou.
Ces porteurs de gourdins, dans leur rôle de veille et d’alerte, vous aideront, une fois dans l’isoloir, à ne pas faire du « Diouma Dieng Diakhassé», qui consiste dans une certaine mesure à enfoncer le gourdin de Mame Abdoulaye dans la poubelle. Toutefois, l’octogénaire et ses souteneurs tiennent à rassurer l’opinion: ils vous disent de ne rien craindre de ces gourdins ou « mboldé » qui ne vous feront aucun mal. Mieux, il faut souhaiter qu’ils vous rebondissent sur la tête, à plusieurs reprises, en guise de bénédiction.
Et s’il vous arrive de croiser le chemin de ces porteurs de gourdins, ne prenez pas la poudre d’escampette, allez vers eux, souriez, tendez leur gentiment la joue pour sauver votre tête. Mais surtout dites-leur que chez nous, pour accomplir son devoir de citoyen, et réélire Mame Abdoulaye, ce ne sont pas des cartes d’électeur, mais des gourdins, qu’il faudra bien enfoncer dans l’urne.
Momar Mbaye
Téranga Vision Médias