Les vérités du Dr Sam Daff, Président de l’ASA2S
Face à la crise qui secoue l’hôpital de Kolda et qui met en danger la vie de son directeur, le Conseil d’administration doit prendre ses responsabilités et trouver des solutions. C’est le souhait du docteur Moussa Sam Daff, le président de l'Association sénégalaise des administrateurs des services de santé (ASA2S).
‘’Nous fustigeons jusqu'à la dernière énergie ce qui s'est passé à Kolda. On ne peut pas voir un fonctionnaire qui laisse sa famille ici faire des kilomètres pour aller servir l'État à Kolda, qu’on veuille le prendre en otage pour des choses qui, en réalité, ne le concernent pas. Il a alerté. Les syndicats ont le droit de revendiquer et personne ne leur nie ce droit-là. Les syndicats ont le droit de demander. Nous sommes d’accord, mais on n’a pas le droit de violenter un honnête citoyen, de surcroit un cadre qui a laissé sa famille à Dakar pour aller rendre service. Donc, véritablement, nous sommes en phase avec les revendications et ça, je pense que le Conseil d'administration doit prendre ses responsabilités par rapport à cette situation et apporter la solution qui tienne, parce que le directeur, Dr Ya Sané, est un valeureux commis de l'État qui avait alerté un peu le Conseil d'administration’’, réagit Moussa Sam Daff, le président de l'Association sénégalaise des administrateurs des services de santé (ASA2S).
Il prenait part à la célébration de la Journée internationale des droits des femmes.
Le Dr Daff veut que ses amis de Kolda sachent que le directeur n’est pas contre les intérêts de l’hôpital, mais qu’il fonctionne et que les malades et les travailleurs soient bien traités. ‘’Qu’ils le comprennent ainsi. Qu'ils sachent qu'avec le directeur, ils sont des partenaires et non des adversaires. Moi, en tant que président, et l'ensemble des collègues fustigeons véritablement, cette manière de revendiquer. En tout cas, cette manière de faire n'est pas bonne, quelle que soit la légitimité de la revendication’’, a tonné le directeur de l’hôpital Dalal Jaam de Guédiawaye.
Par ailleurs, s’agissant de l’objet de la rencontre, le directeur a parlé des acquis pour les femmes dans l’établissement qu’il dirige. ‘’Quand vous allez au niveau des cadres et des cadres intermédiaires, si je prends la surveillance de service, 95 % des surveillants de service sont des femmes. Déjà, les services sont véritablement surveillés par des femmes. Si, aujourd'hui, Dalal Jamm a une certaine notoriété, dans le cadre de la prise en charge des malades, c'est parce qu’effectivement, au niveau de ses unités d'hospitalisation, on rencontre beaucoup de femmes. C'est parce que, également, au niveau des consultations, nous rencontrons beaucoup de femmes. Or, nous savons que dans les compétences que doivent avoir un peu les soignants, il y a l'empathie. Il y a la bonne attitude, le respect et toutes ses compétences, le plus souvent, sont très marquées chez les femmes’’, indique M. Daff.
Il se réjouit du flux de patients dans l’établissement, du fait de l'accueil qu'on leur y réserve. ‘’En tout cas, on fait tout pour comprendre notre mission de soins, d'enseignement et de recherche. C'est ce que nous faisons ni plus ni moins. Mais dans ce qu'on fait, on cherche également la performance, la qualité, la satisfaction des usagers en général de l'hôpital. Si aujourd'hui, on devient un hôpital incontournable, c'est tant mieux, mais ce qui est important pour nous, ce n'est pas de se comparer aux autres. Ce qui est important pour nous, c'est nous jauger par rapport aux attentes des populations et aujourd'hui, en tout cas, d'après le retour que nous avons, même si nous ne réglons pas tous les problèmes, en tout cas, 90 à 95 % de la demande est satisfaite au niveau de notre hôpital et de la manière la plus satisfaisante possible’’, déclare M. Daff.
A signaler que lors de cette journée, l’équipe de Ndèye Khouradia Gassama Bitèye, Présidente de l’Amicale des sociétés d’eau, a offert des dons en nature, des frigos-bars, des ventilos, des draps de lit et de l’eau à l’hôpital.
CHEIKH THIAM