Publié le 8 Mar 2023 - 22:34
DÉSACCORD AUTOUR DU PARTAGE DE LEUR HÉRITAGE PORTANT SUR PLUSIEURS MILLIONS DE FRANCS CFA

Une dame traduit en justice son beau-fils

 

À cause d’un désaccord sur le partage de leur héritage, Ibrahima Sow et sa belle-mère Kadia Gadjigo n’entretiennent plus de bonnes relations. Les parties ont atterri devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, suite à une plainte de la dame Gadjigo. La veuve reproche à son beau-fils le délit d’abus de confiance portant sur 36 millions F CFA.

 

Ibrahima Sow et sa belle-mère Kadia Gadjigo entretiennent une relation tendue. Celle-ci, qui lui reproche d’avoir détourné sa part d’héritage, suite au décès de son époux, a saisi la justice. Elle évalue le montant du préjudice à 36 millions F CFA. L’affaire évoquée hier à la barre du tribunal des flagrants délits  de Dakar, Ibrahima Sow a contesté le délit d’abus de confiance qui lui est reproché. Il raconte que son père, de nationalité française, est décédé en France, suite à un accident de travail, en 2018. Celui-ci ayant opté pour le régime matrimonial de la monogamie, sa mère reste son épouse légale, aux yeux de la loi.

Toutefois, le défunt avait contracté un mariage coutumier ; et deux enfants sont issus de cette union. Et pour ne léser aucune partie, la mère du prévenu Aldiouma Sow et Kadia Gadjigo signent un protocole d’accord afin que la seconde épouse du disparu puisse avoir sa part de l’héritage. Mais avant que l’indemnité qu’on devait verser à la famille de la victime ne soit déboursée, Aldiouma Sow décède. Deux ans après, l’argent tant attendu a finalement été viré dans le compte d’Ibrahima Sow qui est fils unique de sa défunte mère. Il empoche ainsi le montant de plus de 135 mille euros. En sus de cette somme, il reçoit une autre somme de 25 mille euros, représentant son héritage obtenu du côté de sa mère. Si Ibrahima Sow prétend que l’argent encaissé lui revient de droit, sa belle-mère Kadia Gadjigo estime le contraire.

A en croire la dame, celui-ci a trahi le pacte que sa défunte mère et elle avaient signé. Protocole qu’Ibrahima dit ignorer. ‘’Je ne savais pas que je devais partager cet argent avec ma tante. De plus, elle a reçu la somme de 70 mille euros. Montant qui correspond à l’héritage de ses enfants qui sont mineurs. Moi, j’ai hérité de ma mère l’argent qui lui revenait. Et dans ce dessein, j’ai déposé tous les documents nécessaires, dont le jugement d’hérédité’’, a raconté le prévenu qui a comparu libre. Pour mieux asseoir sa défense, il renseigne que c’est sa mère qui s’occupait de la paperasse, quand son père est décédé.

Mais l’avocat de la partie civile, Me Ciré Ly, a déploré ‘’la mauvaise foi’’ du prévenu. Selon l’avocat, ce dernier a préféré ne pas remettre à sa tante l’argent qui lui revenait de droit, en trahissant la mémoire de sa mère. ‘’Lorsque Abou Saïdou Sow décéda d’un homicide involontaire, ses héritiers se sont signalés. Le frère du défunt s’occupait de la succession. La famille a été réunie et l’avocat leur avait dit qu’il n’y avait qu’une seule solution et c’est un protocole pour que les ayants droit puissent recevoir leur dû. Sinon, les autres héritiers allaient perdre leur part de l’héritage. Son comportement fera que la famille sera à jamais désunie. Il a reconnu que si sa mère n’était pas décédée, elle aurait respecté le pacte’’, a souligné Me Ciré Clédor Ly qui réclame la somme de 70 millions F CFA pour désintéresser sa cliente. Il a sollicité l’exécution provisoire et la contrainte par corps fixée au maximum.

Pour sa part, le maître des poursuites rappelle que la responsabilité est individuelle, en droit pénal. Ne voyant pas la preuve d’un mandat qui existerait entre le prévenu et la partie civile, le substitut du procureur a requis l’application de la loi.

Les avocats de la défense ont sollicité le renvoi de leur client des fins de la poursuite. ‘’Il n’était pas à l’origine du protocole. Ibrahima Sow a reçu sa part. Il a reçu, au décès de sa mère, la part de sa mère. Nous ne faisons pas de la morale, nous faisons du droit. Un second mariage après l’option monogamie, ce mariage est nul’’, a relevé Me Ndieguène.

L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 14 mars prochain.

MAGUETTE NDAO

 

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