Les sportifs dakarois dans la tourmente
Le sport dakarois souffre de l’insuffisance d’infrastructures. La fermeture du stade Demba Diop, depuis plus d’un an, et l’indisponibilité d’une grande partie des stades municipaux en cours de réfection exaspèrent le calvaire des sportifs.
A Dakar, ce ne sont pas les sportifs qui manquent. Ce qui fait défaut, c’est plutôt l’espace pour l’expression de leur passion. En plus des aires de jeu qui se font de plus en plus rares, du fait des promoteurs immobiliers, les jeunes Dakarois doivent faire face au manque d’infrastructures dédiées au sport. On se rappelle encore le stade Assane Diouf de Rebeuss rasé en 2007 pour l’érection de tours dans le cadre du projet Kawsara. Le président Macky Sall avait pris l’engagement de restituer le terrain et la construction d’un nouveau stade, d’une valeur de 20 milliards, lors du Conseil des ministres délocalisé à Pikine, en 2016. Depuis lors, les travaux tardent à démarrer, du fait d’une ‘’indisponibilité foncière’’, selon le directeur des Infrastructures au ministère des Sports, Cheikh Tidiane Sarr. ‘’Il y a un contentieux foncier qui n’est pas encore vidé. On attend que l’affaire soit résolue. L’année dernière, il y avait une dotation mais on n’a rien pu faire. Mais c’est dans les prévisions’’, a-t-il assuré.
Il est devenu difficile d’organiser des compétitions dans la capitale sénégalaise. Et cela concerne la plupart des disciplines. L’athlétisme en a fait les frais, dernièrement. A cause de l’impossibilité d’utiliser la piste du stade Iba Mar Diop, seul Léopold Sédar Senghor pouvait accueillir des activités relatives à la discipline. En pleine préparation des championnats d’Afrique 2018, les athlètes sénégalais ont été contraints d’attendre la fin du match Sénégal - République du Congo comptant pour les éliminatoires de la Can U20, 2019.
Depuis plus d’un an maintenant, avec la fermeture de Demba Diop, à cause des incidents survenus lors de la finale de la Coupe de la Ligue (15 juillet 2017), le mouvement navétane du département de Dakar peine à tenir ses matches. N’étant pas autorisé à jouer au stade Léopold Sédar Senghor, l’Organisme départemental de coordination des activités de vacances (Odcav) ne dispose que d’Iba Mar Diop pour organiser ‘’1 168 matches en cadets comme en séniors’’. ‘’Sur l’étendue du territoire départemental, on n’a qu’un seul stade pour 170 Asc. Il va y avoir des problèmes’’, s’était plaint le président de l’Odcav de Dakar, Momar Lo, dans un entretien avec ‘’EnQuête’’, à l’issue du comité départemental de développement (Cdd) initié par le préfet, le mois de juillet dernier.
Cette situation est rendue plus compliquée par les chantiers des stades municipaux de Grand-Yoff, de Yarakh, des Parcelles-Assainies, de Cambérène et de Ngor. C’est presque la même galère dans le département de Rufisque qui réclame depuis près de cinq ans l’ouverture du stade Ngaladou Diouf. A en croire M. Sarr, ça sera bientôt la fin du calvaire des Rufisquois, puisque les travaux de réhabilitation sont achevés. D’ailleurs, la date de l’inauguration est fixée pour ce samedi 11 août.
Par contre, les départements de Guédiawaye et de Pikine sont bien servis avec les stades Amadou Barry et Alassane Djigo. En termes d’infrastructure également, la natation peut se réjouir avec la Piscine olympique nationale (Pon).
LOUIS GEORGES DIATTA