Entre préoccupations des populations et assurances des autorités

À quelques heures du début du Ramadan, les marchés de Saint-Louis sont bien approvisionnés en denrées alimentaires de première nécessité. Cependant, la difficile situation économique du pays risque de compliquer ce mois de forte consommation pour les ménages sénégalais. Une situation qui n'épargne pas les chefs de famille de la capitale du Nord, surtout à l'approche du mois béni du Ramadan, malgré les assurances du service régional du commerce.
Au Sénégal, le mois de Ramadan rime avec une forte consommation chez les musulmans. De l’avis du service régional du commerce de Saint-Louis, le marché est très bien ravitaillé et les stocks peuvent assurer le mois de Ramadan en denrées de première nécessité. Pour le chef du service régional du Commerce, Ousmane Diallo, le contrôle effectué récemment dans les marchés de Saint-Louis montre qu’aucune menace de rupture de stocks n’est constatée.
« Nous avons noté de suffisants stocks dans les marchés de Saint-Louis pouvant largement couvrir le mois de jeûne. Ainsi, dans le marché, nous avons des stocks de 254 tonnes de riz non parfumé, de 112 tonnes de riz parfumé, ainsi que de 175 tonnes de riz local. Un important stock d’huile est également noté chez les commerçants de Saint-Louis : plus de 3 641 bidons de 20 litres, 1 263 cartons de 5 litres et 207 cartons d’un litre sont dans le circuit. C’est la même situation pour le sucre en morceaux avec 59 tonnes et 202 tonnes en cristallisé. Pour l’oignon et la pomme de terre, respectivement, nous avons enregistré 127 tonnes et 72 tonnes. Il y a aussi un stock suffisant pour la farine, le lait et le gaz butane, qui connaissent une forte consommation en période de Ramadan. Des dispositions sont prises pour le respect et l’application des prix homologués dans les marchés », a rassuré Ousmane Diallo.
Les commerçants imposent leurs prix au détriment des populations
Malgré les assurances des autorités, la réalité sur le terrain montre que les prix de plusieurs denrées de première nécessité ont grimpé, rendant la vie encore plus difficile à de nombreuses familles saint-louisiennes. Elles traversent aujourd’hui des moments très difficiles avec une crise économique fortement ressentie. Une situation préoccupante, surtout en cette veille de Ramadan où les dépenses des ménages augmentent naturellement. Les ménagères, souvent en première ligne pour gérer le budget familial, se retrouvent confrontées à des choix difficiles. Elles doivent jongler entre assurer des repas suffisants et équilibrés, tout en faisant face à des prix qui ne cessent d’augmenter et à la pression financière des foyers.
Dans les marchés, le riz, l'huile, le sucre, le lait, la viande, le poisson et les légumes connaissent des hausses injustifiées. Avec la flambée des prix des denrées alimentaires, des produits de première nécessité et des factures d’électricité et d’eau, de nombreuses familles craignent de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leur foyer comme elles le souhaiteraient durant le Ramadan. Ainsi, à quelques heures du démarrage du mois de jeûne, les préoccupations grandissent chez les femmes de la vieille cité de Ndar face à la cherté des prix des denrées de première nécessité.
Pour certaines personnes rencontrées au grand marché de Sor, malgré les directives des autorités du service de commerce, la réalité sur le terrain est tout autre. « Chaque année, c'est la même chose. Dès que le Ramadan approche, les prix montent. Le sac de riz de 50 kg que j'achetais à 19 500 FCFA coûte maintenant plus de 21 500 FCFA. L’huile et le sucre aussi ont connu des hausses de 150 à 200 FCFA sur l’unité. J’avais prévu un budget, mais avec ces hausses de prix, il faut revoir toutes les dépenses. Même les légumes coûtent plus cher. Nous demandons aux autorités de veiller à la stabilité des prix, sinon beaucoup de familles auront du mal à tenir durant le Ramadan », s’est plainte une dame.
IBRAHIMA BOCAR SENE, SAINT-LOUIS