Diop Decroix
Le secrétaire général d’And Jëf/PADS, Mamadou Diop Decroix, était l’invité du président du Mouvement du futur libyen (MFL), Dr. Abdul Hadi Al-Huwaij, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, pour une visite de travail et d'amitié à Benghazi (Libye) du 15 au 19 janvier derniers. Pendant ce séjour, Mamadou Diop Decroix et sa délégation ont ‘’visité la ville de Benghazi largement détruite par les bombardements de Daesh (État islamique) et Al Khayda au cours des trois années qui ont suivi l’assassinat de Khadafi. Les images de ces destructions et les scènes innommables d’êtres humains égorgés comme des moutons au nom de la religion ont bouleversé la délégation’’, d’après un communiqué de presse reçu à ‘’EnQuête’’.
La délégation a également visité les émigrés africains au centre d’accueil des immigrés. ‘’Le ministre d’État a mis ces deux visites à profit pour situer les responsabilités dans cette crise de l’émigration de la jeunesse africaine. Ainsi, en tant qu’ancien ministre du Commerce, il a rappelé qu’il y a quelques années, les États-Unis d’Amérique ont subventionné leurs 20 000 cotonculteurs à hauteur de 4 milliards de dollars (2 000 milliards F CFA correspondant à 100 millions F CFA par cotonculteur).
Ces subventions ont entraîné cette année-là 450 millions de dollars de pertes pour la filière coton en Afrique, affectant 15 millions de cotonculteurs. Ces pertes sèches ont eu pour conséquence l’abandon de la filière par les jeunes qui viennent se déverser dans des centres urbains qui n’ont plus rien à offrir et finissent par prendre la mer ou le désert’’, d’après la note.
...Au cours de cette visite, les deux parties ont signé un protocole de coopération. ‘’La partie libyenne a pour sa part exprimé son attachement indéfectible à l’unité du peuple libyen, ainsi qu’à la restauration de la paix et l’instauration de la démocratie dans le cadre de la souveraineté et de l’indépendance de la Libye’’, souligne-t-on d’abord. Elle a, ensuite, ‘’affirmé sa haute conscience de l’appartenance de la Libye à l’Afrique.
Pour ces frères libyens, le sort de leur pays est ombilicalement lié à celui de l’Afrique. C’est pourquoi certains d’entre eux n’ont pas manqué d’exprimer leur déception de se sentir un peu trop seuls au cours de la décennie écoulée où ils ont traversé beaucoup de difficultés, alors qu’auparavant, beaucoup de leaders africains étaient fréquents en Libye’’. Enfin, la partie libyenne a partagé son espoir de pouvoir compter sur l’appui des forces progressistes panafricanistes pour les aider à la réunification de leur pays et au retour de la paix et de la sécurité, ainsi que son souhait de voir s’établir des relations économiques et commerciales avec le secteur des affaires sénégalais.
Du côté sénégalais, le secrétaire général du Parti africain pour la démocratie et le socialisme a condamné ‘’la déstabilisation de la Libye et sa déstructuration par la volonté de puissances impérialistes d’empêcher l’avènement d’une Afrique forte, unie et indépendante. Il a ensuite signalé les lacunes et insuffisances de la gouvernance en Afrique qui ont favorisé la division et frayé la voie à l’interventionnisme extérieur. Il a rappelé le lien causal entre la destruction de l’État en Libye et l’explosion de la violence armée au Sahel, insistant sur la nécessité de corréler les deux situations respectives en Libye et dans le Sahel dans toute recherche de solution dans l’un ou l’autre espace’’, entre autres.