Publié le 19 May 2020 - 03:44
DJOCKEL FAYE, SG DU CUSEMS A MBOUR, SUR LA REPRISE DES COURS

‘’On constate un forcing et une mise en danger de l'école’’ 

 

La reprise des enseignements-apprentissages dans les écoles publiques et privées du Sénégal, pour les classes d’examen, a été le prétexte de la rencontre convoquée, hier, par le préfet du département de Mbour, Mor Talla Tine. Les enseignants freinent des quatre fers, tandis que les forces de l’ordre n’ont pas les resssources nécessaires pour assurer la sécurité.

 
 
‘’L'heure est grave. Notre pays est en danger. Vous devez pouvoir lire le malaise des acteurs. Personne n'est content. On constate un forcing et une mise en danger de l'école par cette décision. Et j’ai honte pour ma nation. Le danger est qu'au moment où nous serons dans nos classes, vous, vous serez dans vos bureaux. Dans nos classes, nous avons des effectifs pléthoriques. Nous avons des salles de classe de 110 élèves. Si vous les répartissez en classe de 20, vous allez avoir combien de classes ? Comment allez-vous régler cette question là ?’’. 
 
Ces propos ont été lancés par Djockel Faye, SG départemental du Cusems, au moment de prendre la parole à la réunion du CDD consacrée à la préparation de la reprise des enseignements-apprentissages convoqué par le préfet du département de Mbour, ce vendredi 15 mai 2020. 
 
Le professeur estime que cette décision ne consiste qu’à ‘’jeter en pâture les enseignants et les élèves’’. Il ajoute : ‘’C'est incohérent et impertinent d'aller dans le sens d'ouvrir les écoles, alors que le pic n'est pas encore atteint. Non seulement vous allez avoir des problèmes de salles de classe, mais également de professeurs et de dispatching. Vous savez pertinemment que l'école sénégalaise qui nous a formés ne peut pas respecter la mesure de distanciation. Les élèves et les enseignants sont jetés en pâture’’, fustige le syndicaliste. Qui rappelle : ‘’On avait décidé de fermer les écoles, alors qu'on en était à 10 cas (de malades de Covid-19). Aujourd'hui qu'on en est à presque 2 000 cas, on veut ouvrir les écoles.’’ Pour lui, ce sont les effectifs pléthoriques dans les classes qui inquiètent les enseignants. ‘’Le danger est qu'au moment où nous serons dans nos classes, vous serez dans vos bureaux’’, fulmine-t-il. 
 
Au-delà de toutes ces considérations, la question de la sécurité des élèves et des enseignants demeure problématique pour les besoins de cette reprise. En effet, durant cette rencontre, les forces de défense et de sécurité ont exprimé leur incapacité à assurer la sécurité des écoles. Parce que la police et la gendarmerie ont une surcharge de besoins et de servitudes qui les empêche de mettre un élément dans chaque établissement. Ils promettent cependant d'intervenir pour des cas ponctuels, selon leurs moyens. Également, le service d'hygiène a reçu des instructions d'interdire la vente de denrées alimentaires dans les établissements. Des patrouilles régulières seront faites dans ce sens. Toutefois, ils promettent une désinfection des établissements scolaires à partir du 25 de ce mois.
 
Autant de questions qu'il faut résoudre avant d'envisager une quelconque reprise des cours.
 
IDRISSA AMINATA NIANG (MBOUR)

 

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