Le déficit budgétaire maîtrisé et ramené à 6 %, selon Amadou Kane
Le Sénégal "a maîtrisé" son déficit budgétaire hérité de la gestion de l'ancien régime, et s'attèle désormais à "le réduire de façon significative", a soutenu le ministre de l'Economie et des Finances, Amadou Kane.
Si rien n'avait été fait, "la dérive budgétaire" dans laquelle s'était engagé le pays allait atteindre 8,2 % du produit intérieur brut, a indiqué Amadou Kane dans un entretien accordé à l'APS et au quotidien Le Soleil. A titre de comparaison, "la norme acceptable maximale" est de 4 %, a-t-il rappelé.
"Ces 8,2 % de déficit intolérable, nous nous étions engagés à les ramener à 6,4 % avec le FMI. C'étaient des débats qui étaient assez ardus. Notre objectif était de le ramener à 6,8 % pour qu'il nous laisse au moins le même taux que celui qui avait été fait l'année précédente. Nous sommes tombés d'accord pour qu'on baisse de 8,2 à 6,4 %", a-t-il expliqué.
Le ministre de l'Economie et des Finances a souligné que "c'est la raison pour laquelle il y avait beaucoup d'inquiétude, y compris des bailleurs de fonds qui voyaient bien cela et qui insistaient pour que l'on puisse réduire ce déficit".
D'après Amadou Kane, la situation dont a héritée le régime du président Macky Sall "était d’autant plus difficile qu'il fallait aussi assurer une trésorerie courante" et répondre à la demande sociale, liée notamment à la baisse des prix des denrées de première nécessité.
"Pourquoi je ne tenais pas à ce qu'on aille plus bas ? C'est parce que je souhaitais que la réduction des déficits ne se traduise pas en récession en étranglant trop l'économie", a-t-il expliqué, rappelant que "l'économie était atone" au premier trimestre 2012, la période qui a précédé la présidentielle et qui a été marquée par "un attentisme fort dans le pays".
"Et pour l'illustrer, le taux de croissance n'était que de 1,5 au premier trimestre 2012. Donc, les recettes n'étaient pas présentes de façon significatives. Il fallait donc réduire les dépenses. Donc, si vous réduisez les dépenses, vous étranglez votre économie, vous n'avez pas de croissance", a poursuivi Amadou Kane.
Selon lui, "il fallait donc que nous puissions arriver à un taux de réduction substantiel, qui ne nous creuse pas des déficits qui allaient se traduire par là encore une situation plus catastrophique. Il fallait donc réduire ce déficit tout en assurant une croissance".
"C'est ce que nous avons fini par convenir avec nos partenaires du FMI. C'est donc à partir de ces critères arrêtés en avril-mai avec eux qu'on peut juger aujourd'hui ce que nous avons fait", a-t-il souligné.
aps