Un inspecteur à la retraite propose un audit de l'école à la place des assises nationales
L'inspecteur de l'éducation à la retraite Mody Niang s'est montré peu optimiste pour les prochaines ''assises nationales de l'éducation'' que prépare le gouvernement et propose, à leur place, un audit du système éducatif.
''Je ne crois personnellement pas à l’efficacité d’assises nationales pour trouver des solutions durables aux nombreux problèmes qui gangrènent et minent le système éducatif sénégalais'', soutient M. Niang, dans une tribune publiée mercredi par le quotidien Le Populaire (privé). ''Même si le contexte a changé, bien changé, je ne puis ne pas me remémorer les états généraux de l’éducation et de la formation (EGEF) de janvier 1981. L’école de cette période rappelle, à bien des égards, celle de 2012. Elle était en crise profonde et de nombreux milieux, scolaires en particulier, lui reprochaient son +insularité+, c’est-à-dire son caractère extraverti, inadapté et même antinational'', explique-t-il.
''Je réaffirme donc mes réserves et, peut-être même, ma conviction qu’il y a peu de chance que l’école sénégalaise sorte de la crise profonde dans laquelle elle est empêtrée, par la voie d’assises nationales'', avertit l'inspecteur de l'éducation à la retraite. Mody Niang pense qu’''il ne sera pas aisé, dans le contexte actuel, d’organiser une telle rencontre'', c'est-à-dire des assises nationales de l'éducation. ''Si mes souvenirs sont exacts, trois principaux syndicats avaient pris part aux états généraux de l’éducation et de la formation'' de 1981, a-t-il rappelé, ajoutant avoir ''vécu intensément les quatre jours des EGEF'', de même que ''les difficultés énormes qu’il y a eu au démarrage des travaux, difficultés consécutives aux rivalités des trois syndicats qui ne s’entendaient presque sur rien''.
''Les syndicats d’enseignants seraient aujourd’hui autour de 59, qui n’ont pas la même vision des problèmes de l’école sénégalaise, ni les mêmes préoccupations, excepté peut-être la revalorisation (matérielle) de la fonction enseignante. Il serait alors difficile, dans ces conditions-là, de préparer et d’organiser des assises nationales dans deux mois environ'', prévient M. Niang, se fiant à une déclaration du ministre de l'Education nationale, Ibrahima Sall, qui fait état de la tenue de ces assises en décembre prochain. Si elles se tiennent, avertit-il, ''les conclusions des assises nationales porteront donc sûrement la marque profonde des syndicats d’enseignants et seront orientées davantage vers des questions matérielles que vers les autres nombreuses plaies qui gangrènent le système éducatif sénégalais''.
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