Publié le 21 May 2015 - 18:15
ELARGISSEMENT ET AMENAGEMENT DE LA ROUTE DES NIAYES

Macky drague la banlieue

 

La boucle des Niayes dotée d’une enveloppe de 100 milliards va permettre la création de milliers d’emplois temporaires et directs. Il est attendu pour améliorer la mobilité urbaine dans la banlieue et le cadre de vie des populations. Une véritable opération de charme, en prévision de 2017.

 

Un  vent de modernité va bientôt souffler dans la banlieue dakaroise, avec le projet La Boucle des Niayes. Un projet doté d’une enveloppe de 100 milliards sur financement du Budget consolidé d’investissement (BCI). Il s’agit de l’aménagement et l’élargissement de la route des Niayes y compris les voiries annexes (65 km). La Boucle des Niayes s’étend du Rond-point Liberté 6 à Keur Massar, en passant par Cambérène, Pikine Rue 10 et Poste Thiaroye. Les travaux sont prévus pour une durée de 24 mois. Ils devraient débuter au cours du quatrième trimestre de l’année 2015. L’évaluation des offres est en cours, dit-on.

Sa particularité est d’être un programme à haute intensité de main d’œuvre. Les services du ministère des Infrastructures assurent qu’il va à peu près créer 20 000 emplois temporaires et 2 000 emplois directs. Ce qui laisse penser à une véritable opération de charme envers les populations de la banlieue, à quelques encablures des échéances électorales de 2017. Car, en plus de favoriser l’emploi des jeunes, ce projet a pour vocation de participer à l’amélioration du cadre de vie des populations qui se trouvent dans la zone, en intégrant un système d’assainissement collectif et d’éclairage public adéquat y compris l’aménagement et l’équipement des carrefours. Il est prévu le pavage des quartiers traversés par l’infrastructure routière.

30 milliards pour le prolongement de la VDN

Dans cette optique d’améliorer la mobilité urbaine dans la capitale, il faudra aussi compter avec les travaux de prolongement de la VDN. Le projet est financé par la Banque Islamique de Développement (BID) sur la base d’un prêt d’un montant de 61 millions de dollars US et l’Etat du Sénégal. La route va desservir plusieurs localités notamment : Diamalaye, Parcelles Assainies, Cambérène et Guédiawaye. Ce projet s’est heurté aux réticences de la communauté layène qui a eu peur d’un impact négatif sur le mausolée de Cambérène. Mais l’Ageroute semble avoir trouvé la parade, en prévoyant la construction d’un ouvrage spécial « Bowtring » d’une portée de 360 mètres pour la traversée de l’esplanade du mausolée (voir maquette). L’ouvrage spécial d’un coût de 8 milliards F CFA avec son architecture innovante va permettre de maintenir le libre déplacement des fidèles et des populations entre l’esplanade et la mer.

Cambérène, le paiement des impenses a démarré

En outre, les services du ministère des Infrastructures soulignent que les concessions impactées à Cambérène ont été recensées par la commission d’évaluation mise en place par le Préfet de Dakar. Ils signalent que le paiement des impenses a démarré et que les chèques sont disponibles. A ce propos, une rencontre est prévue avec la famille religieuse, les autorités administratives et locales pour aplanir les positions par rapport à ces agissements. Cette rencontre est très importante pour la poursuite du projet, dit-on. Il faut dire que les autorités ont tout intérêt à emporter l’adhésion de la communauté layène pour la réussite de ce projet. D’autant que l’épisode de l’émissaire de Cambérène a montré à quel point les Layènes sont soucieux de conserver le caractère sacré de leur localité.

Ainsi, le ministère a pris la résolution de donner une suite favorable à certaines demandes issues de l’audience publique qui a été tenue dans le cadre du projet. Les populations avaient demandé la prise en compte dans le projet de travaux de voirie et d’assainissement, d’infrastructures de base et d’un site de recasement pour les impactés au niveau de Cambérène eu égard à son caractère religieux. Les services du ministère assurent que ces demandes seront intégrées dans le Plan de Gestion environnementale et sociale du projet, selon les ressources financières disponibles. 

Gaston COLY

 

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