‘’ C'est très risqué de partir avec Aida Sow Diawara sur une même liste''
Que la mairesse la commune de Golf Sud, Aïssatou Sow Diawara, ne compte pas sur le soutien du député Seydina Fall aux prochaines locales ! Le responsable de l’Alliance pour la République (APR) au niveau de cette commune pense que ''c'est risqué'' de s'allier avec la responsable socialiste. Dans cet entretien accordé à EnQuête, le député apprécie la décision de Moustapha Niasse et revient sur ses relations avec Alioune Sall.
L' Assemblée a voté de la loi anti-tabac dans les lieux publics. Votre commentaire ?
Ce n’était pas évident car de nombreuses lobbys n’en voulaient pas et exerçaient une forte pression. Mais les députés ont pris leur courage à deux mains pour voter la loi. Je rends grâce au président de la République. Mention spéciale aussi à tous les députés qui ont été du côté de la population, en la protégeant des méfaits du tabac.
Que vous inspire la décision de Moustapha Niasse de ne pas présenter un candidat de l'AFP en 2017 ?
Moustapha Niasse est un noble, une bonne personne. Il est le plus sincère des alliés de Macky. Ce dernier a tenu toutes les promesses qu’il avait faites à ces alliés. Mais il n’y a que Niasse qui ne l’attaque pas, qui remplit la mission que le Président lui a confiée. Il a rempli sa part de mission.
La coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) à la commune de Golf Sud n'a pas encore trouvé de candidat. Ou est-ce que vous en êtes ?
Je maintiens toujours mes dires. Le Président nous a reçus récemment, et il nous a demandé qu’on aille aux élections locales avec nos alliés de la coalition BBY. Et nous allons faire le maximum, en œuvrant pour avoir la plus grande alliance. Mais il faudra que chacun sache que si une alliance devrait avoir lieu, on devrait de facto se baser sur les résultats des dernières élections présidentielles pour élire les conseillers municipaux. Du côté de Golf Sud, ce sera avec tout le monde sauf Aïssatou Sow Diawara, (NDLR : actuelle mairesse de la commune de Golf Sud).
On préfère même partir avec notre propre liste car on a eu un passé avec elle. Nous nous sommes battus pour faire d’elle notre mairesse, et en retour, elle a exclu beaucoup de membres de l’APR au sein de cette mairie et d’une manière peu orthodoxe. Notre objectif dans cette commune, c’est de mettre un apériste dans cette zone. Je n’ai pas de candidat, mais nous en avons un que nous allons épauler.
Qui est-ce ?
Nous pensions au jeune Moussa Fall. Mais il ne fait pas l’unanimité au sein du parti.
Si vous refusez de vous ranger derrière Aida Sow Diawara, est-ce que BBY ne risque-t-il pas d'imploser ?
C’est impossible qu’on se range derrière Mme Diawara, car le PS est classé quatrième lors de la dernière élection présidentielle au niveau de cette zone. C’est impensable, on ne peut pas être le parti le moins représentatif dans la commune et vouloir être tête de liste. C’est impensable ! Elle a fait ses preuves, elle n’a qu’à partir et céder la place à quelqu’un d’autre. Elle a déjà fait ses preuves. J'ai tout fait afin qu’elle soit élu maire. En plus, les populations menacent de voter contre toute liste sur laquelle elle figure. C’est très risqué de partir avec elle sur une même liste.
A Guédiawaye, l’APR refuse de se ranger derrière Malick Gakou ?
Personnellement, je ne suis pas contre Gakou car il a joué un grand rôle lors du deuxième tour. Maintenant, je l’ai interpellé à plusieurs reprises pour qu’on fasse une assemblée générale. Je vois mal qu’il organise une AG sans nous convier. C’est cela qui me fait mal.
Et pourtant il y avait des éléments de l’APR lors de cette réunion ?
Non, on nous a conviés lors de la deuxième rencontre. Je veux qu’on se réunisse pour trouver un terrain d’entente car que ce soit Gakou, ou un autre, l’essentiel est de travailler. Je vous fais une confidence. Malick Gakou m’avais dit que : ‘’sa seule ambition était de celle du président Niasse, c’est-à-dire de travailler à côté du président Sall afin qu’il réussisse à avoir deux mandats. Pour les élections locales, puisque c’est vous qui avait gagné la présidentielle, vous allez amener votre candidat, nous allons vous accompagner pour les gagner avec brio.’’ Et c’est cela qui est logique.
Voulez vous dire que Gakou n’a pas respecté sa parole !
Jusqu’au moment où je vous parle, il est dans les dispositions de respecter sa parole, je ne l’ai pas vu agir autrement. S’il s’était dédit, j’allais le lui dire. Je sais qu’il est un homme de parole, et je pense qu’il va le faire. Au cas contraire, nous allons prendre nos responsabilités. Sachez que ce qui est sûr et certain est que toutes les communes que nous avions gagnées, nous seront tête de liste.
Pour le moment, la logique voudrait que l’APR dirige toutes les listes, car c'est le parti majoritaire et au pouvoir. C'est ce que le président nous dit. Tous les autres partis devraient se ranger derrière nous car nous les avons laminés lors du premier tour. l'APR doit diriger dans toutes les communes. Puisque Gakou n’a pas une ambition de diriger la mairie, je ne vois pas la raison pour laquelle il ne peut pas être coordinateur de BBY.
Quelles sont vos relations avec Aliou Sall ? On vous a entendu le critiquer en premier lieu avant de revenir à de meilleurs sentiments. Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps ?
Moi je ne suis derrière personne autre que le président Macky Sall. Il s’est trouvé qu’Aliou Sall est venu me voir pour me dire, qu’il ne cherche rien, il n’est candidat à rien. Son seul but est de venir aider le Président. Je ne prendrai que ceux que vous m'aurez donné. Quelque temps après, j’ai constaté qu’il a commencé à nourrir de nouvelles ambitions, et la manière dont il s'y était pris n’était pas la meilleure.
C'est-à-dire ?
Il écoutait au début des hypocrites qui n’étaient mus que de leurs intérêts pécuniaires. Ils lui faisaient savoir et croire des choses qu'il n’était pas possible de réaliser dans cette zone. C’est pour cela que je l’alertais à temps, pour que le parti ne puisse pas subir un vote sanction. La population n’allait jamais accepter qu’on lui impose quelqu’un. Il n’était pas question qu’il vienne nous incarner un leadership, et faire du forcing en se disant qu’il est le frère du chef de l’État. Il a pris conscience de tout cela. Aujourd'hui, nos relations sont au beaux fixe.