Les Etats-Unis visaient la France, l'Italie et la Grèce

La France était vraisemblablement bel et bien dans le collimateur des services secrets américains. Selon les documents communiqués au Guardian par l'ancien consultant Edward Snowden, la France, l'Italie et la Grèce figuraient parmi les 38 «cibles» surveillées par la NSA, l'Agence nationale de sécurité des Etats-Unis.
L'un des documents de la NSA révèle que les activités d'espionnage électronique de l'agence prenaient pour cibles les ambassades à Washington et les représentations de ces pays à l'ONU, a rapporté dimanche le quotidien britannique The Guardian sur son site Internet. Des tentatives d'écoute ont visé les ambassades de France, d'Italie et de Grèce à Washington. Le Japon, le Mexique, la Corée du Sud, l'Inde et la Turquie ont également été cités parmi les cibles d'opérations de surveillance électronique.
L'hebdomadaire allemand Der Spiegel avait affirmé samedi, en se fondant sur des documents fournis par Edward Snowden, que la NSA, accusée d'espionner les communications électroniques mondiales dans le cadre du programme Prism, avait pris pour cible les bureaux de l'Union Européenne à Bruxelles et sa mission diplomatique à Washington. La délégation de l'UE auprès des Nations unies a fait l'objet d'une surveillance similaire, selon Der Spiegel.
Il s'agissait non seulement de micros installés dans le bâtiment, mais aussi d'une infiltration du réseau informatique qui permettait de lire les courriers électroniques et les documents internes. Selon les éléments confidentiels cités par le magazine allemand, les Européens sont explicitement désignés comme des «cibles à attaquer».
Opérations «Blackfoot» et «Wabash» contre la France
Selon les documents consultés par le Guardian, l'opération ayant pris pour cible l'UE aurait eu pour objectif d'en savoir plus sur les dissensions entre les pays membres. L'opération de surveillance de la représentation française à l'ONU a été baptisée «Blackfoot» et celle visant l'ambassade de France à Washington «Wabash».
L'ambassade d'Italie à Washington a été visée par une opération dont le nom de code était «Bruneau». L'Union européenne, la France et l'Allemagne ont exigé dimanche des explications sur ces allégations d'espionnage à l'encontre de l'UE.
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