Publié le 23 Nov 2012 - 00:05
EXPLOITATION DES MINES ET CARRIÈRES

Le secteur occupe 1/10e du territoire régional

 

Les acteurs environnementalistes de Thiès veulent pousser l'Etat à assurer le contrôle des entreprises minières qui tirent beaucoup d'argent de l'exploitation des richesses mais qui, souvent, ferment les yeux sur des engagements dont la violation impacte négativement sur le vécu des populations.

 

 

Ce n’est pas le parfait amour entre les populations des zones minières et les exploitants qui siègent dans ces zones. Des relations tendues qui ont fait se soulever les acteurs environnementaux de Thiès. Pour ces derniers, les relations conflictuelles découlent des frustrations accumulées par les populations ne tirant pas souvent profit des retombées de l'exploitation des richesses. Pis, expliquent les environnementalistes, les carrières génèrent beaucoup de poussières nuisibles à la santé des populations. Aussi, le déboisement, les voies d’eau qui sont obstruées à cause de ces mines, le bétail et les enfants qui se perdent... autant de problèmes sources de conflits avec les populations riveraines.

 

C'est pour amener les populations à mieux connaître le cadre juridique qui régit le secteur des mines et carrières que l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) appuie les Ong de la région de Thiès. Selon Djibril Guèye, juriste environnementaliste et consultant du Programme industrie extractive, «il y a une très grande ignorance des populations des collectivités locales par rapport aux règles qui régissent l’installation, la gestion et la fin des activités des mines». L’Etat du Sénégal part du principe que les mines et tout ce qui est dans le sous-sol sont sa propriété. «C’est pourquoi il accorde des droits d’exploitation à des opérateurs moyennant la signature de convention, mais également le respect d’un certain nombre d’engagements dont ceux relatifs à la législation du travail, aux conditions environnementales, aux impacts sur la santé...», poursuit M. Guèye.

 

À Thiès, il y a problème car «les mines et carrières y sont une question centrale eu égard aux surfaces attribuée aux exploitants du secteur, soit 1/10 du territoire de la région», révèle Djibril Guèye. De ce point de vue, cette activité a des interférences avec d'autres préoccupations liées au développement urbain et à l’habitat. Même si elles génèrent beaucoup d'argent, les mines et carrières ont néanmoins des répercussions néfastes sur les conditions de vie des populations, notamment en impacts environnementaux et sanitaires, souligne l'expert. «Ce qui fait que souvent les populations se rebellent», ajoute-t-il.

 

Pour le consultant du Programme industrie extractive, face au déficit d’informations dont souffrent les populations, l’urgence au niveau de la région est «d'assurer le suivi» des engagements des entreprises minières. Pour cela, «il est nécessaire que les services compétents de l'Etat aillent sur le terrain et, si besoin, prennent les sanctions qui s’imposent».

 

NDÈYE FATOU NIANG

 

 

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