Les étudiants en master sans bourses depuis 9 mois
9 mois sans percevoir leurs bourses. Suffisant pour que les étudiants en master à la faculté des Sciences perdent patience. Hier à la sortie d’une réunion avec le directeur des Bourses, ils ont barré l’avenue Cheikh Anta Diop.
Alors qu’on croyait le retard sur le paiement des bourses définitivement réglé, le problème a refait surface ces jours derniers à l’Ucad. Ainsi, après les étudiants de la Fastef, c’était hier au tour de leurs camarades en master à la Faculté des Sciences d’occuper la rue pour exiger le paiement de leurs bourses. ‘’Nous sommes restés 9 mois sans bourse. Nous n’en pouvons plus. Nous vivons dans des conditions sociales extrêmes’’, soupire l’un d’eux.
Toutes les voies qui débouchent sur le rond point situé en face de la porte d’entrée principale ont été bloquées par de grosses pierres, des morceaux de bois, créant ainsi un embouteillage monstrueux. Les rares motocyclistes qui s’aventurent dans la zone interdite sont immédiatement éconduits sans ménagement. La raison principale de leur colère vient du directeur des bourses, expliquent-ils. En fait, Lassana Konaté leur avait promis qu’ils auraient leur argent le 20 juin. Mais lors de la rencontre qu’ils ont eu avec lui hier matin, il leur a annoncé la mauvaise nouvelle. ‘’Il nous a dit qu’il ne pourra plus nous payer le 20 juin. Nous devons attendre maintenant fin juillet début août’’, révèle un autre, la gorge serrée. Or, à les écouter, il n’est pas question d’aller au-delà du 20 juin. Si l’on en croit les manifestants, l’impossibilité de respecter la date initiale vient d’un problème de dépôt de dossiers à une heure précise.
En fait, le directeur leur a fait comprendre que la date limite des dépôts était le 11 juin (avant-hier) à 12h. Par contre, eux ont fait parvenir leur liste à la direction des bourses le 11 juin, non pas à 12h mais plutôt à 15h. Le directeur des Bourses s’est donc appuyé sur ce retard, d’après les étudiants. Mais pour eux, l’intervalle des dépôts va du 05 au 13 du mois. Ils se considèrent donc comme étant dans les délais. Un avis que ne partage pas l’autorité.
Mais ce qui ajoute à la colère des étudiants, c’est que, soutient un autre, le directeur leur a dit qu’ils n’étaient pas assez nombreux. Ils ne pouvaient par conséquent pas perturber l’université. ‘’Nous allons lui prouver ce dont nous sommes capables. Désormais, nous allons interrompre tous les cours à la faculté des Sciences. Nous allons aussi barrer la route. Et ceci n’est que la première action’’, avertissent-ils.
BABACAR WILLANE