Wade n’a aucune chance au second tour
La participation de Me WADE au dernier scrutin du 26 février 2012 ne doit pas être interprétée comme une quelconque validation populaire de sa candidature illégale. Ses laudateurs ont toujours évoqué une popularité qui serait restée intacte et qui légitimerait sa participation aux élections de 2012. Là n’est pas le débat : Amadou Toumany Touré et Lula Dasilva bénéficient d’une plus grande popularité chez eux, et leur départ programmé du pouvoir réside dans le respect qu’ils vouent aux institutions de leurs pays. Abdoulaye Wade a choisi de rester « petit » en forçant et en foulant aux pieds les dispositions de notre constitution lui interdisant clairement un troisième mandat. Son entêtement à se présenter à l’élection présidentielle de 2012 a donné les résultats que l’on connait : la détermination des forces vives du 23 juin 2011 (M23) à sauvegarder notre constitution s’est soldée par une manipulation adverse de notre police nationale qui a provoqué la mort de douze de nos concitoyens. Mais 900 000 Sénégalais ont voté pour Wade le 26 février 2012, soit 35% des votants, mais c’est mathématiquement normal si l’on sait que plus de 60% des Sénégalais sont totalement analphabètes et certains d’entre eux ont dû céder par rapport à la propagande de mauvaise foi dévoilée par les défenseurs de la candidature de Wade. La bonne nouvelle est qu’une écrasante majorité des analphabètes sénégalais a pu comprendre que le maintien de Wade au pouvoir sera synonyme de l’aggravation des souffrances des populations, exacerbées par 12 années d’une gouvernance économique baroque. Il s’y ajoute que le peuple sénégalais est intrinsèquement pacifique, ce qui a motivé son choix d’aller en découdre avec Wade par le vote. Résultat : 65% des suffrages se sont exprimés contre Wade, nonobstant les multiples cas de fraudes massives signalés.
«Une victoire de Wade est synonyme de souffrances»
Pour le second tour, les engagements des leaders de l’opposition pour le report des voix sont maintenant exhaustifs. Toutes les forces vives regroupées au sein du M23, ont manifesté leur soutien à Macky Sall. D’autres militants libéraux, dont le ministre d’Etat Adama Sall et certains responsables du PDS à Mérina Dakar, ont décidé d’apporter leur soutien à Macky Sall au second tour. Et malgré ce que l’on pense des 40% d’électeurs n’ayant pas voté, le plus mauvais des scénarios est que ces électeurs obéissent à la même dispersion que lors du premier tour, à savoir, 35% pour Wade et 65% contre Wade. Et si par exemple on atteint 75% de suffrage au second tour et que ces électeurs supplémentaires votent Wade, ce dernier va engranger mathématiquement 800 000 voix en plus, ce qui lui fait, au plus 1 700 000 voix en tout, soit 42,5% des suffrages. Or, sauf cas de fraudes massives non détectées, il est impossible que 15% de suffrages supplémentaires ne viennent voter que pour Wade. Par ailleurs, en dépit des ndigueul insignifiants, venant de marabouts de seconde zone, enregistrés par Wade, les Sénégalais ne vont, pour rien au monde, hypothéquer la quiétude d’après 26 février acquise sur l’espérance de se débarrasser définitivement de Wade, qui est la source principale des troubles préélectoraux ayant coûté la vie à 12 Sénégalais. La candidature de Wade reste contestable et contestée, mais l’accalmie s’est installée sur la perspective de sa débâcle inévitable lors de ce second tour. Et le peuple est conscient que la victoire de Wade sonnera le début de tensions post-électorales encore plus virulentes. Le peuple sénégalais est également conscient qu’une victoire de Wade va estomper cette lueur d’espoir de rompre définitivement avec la mal gouvernance qui a davantage paupérisé les sénégalais durant ces douze dernières années. Fort de ce constat, j’invite les membres de la coalition FAL 2012, de venir rejoindre la coalition de l’espoir, Macky2012, et de ne pas sombrer dans ces rêves utopiques d’inverser la tendance et de vouloir défendre quelqu’un dont la victoire ne peut provenir que de fraudes immensément massives, et sera de toute façon contestée.
Dr. Elhadji Mounirou NDIAYE
Economiste