Transrail ne tient plus que sur un fil. Les syndicalistes de la société de transport ferroviaire sont pessimistes. Ils ont déclaré hier, au terme de la visite du député Abdou Mbow, que leur boîte est menacée de fermeture dans quatre mois si l’Etat n’absorbe pas la dette de l’entreprise estimée à 20 milliards de francs Cfa. Et ils rappellent à Macky Sall sa promesse de faire la relance de cette société et du développement du chemin de fer une priorité de son mandat.

Les syndicalistes de l’entreprise ont répondu à Abdou Mbow qui voulait jeter la responsabilité de la faillite annoncée de Transrail sur le régime précédent. En effet, le jeune leader Aperiste a souligné que ‘’le problème de Transrail n’est pas de la responsabilité de l’Etat sous l’ère Macky, mais plutôt celui du gouvernement sortant. Et pire, c’est la privatisation qui a abouti à ce que des repreneurs qui n’ont pas les moyens d’investir au niveau des chemins de fer le gèrent aujourd’hui’’.

Prenant son contrepied, Oumar Cissé du Syndicat unique des travailleurs du rail (SUT) lui a rétorqué que la responsabilité de la situation de Transrail incombe à l’Etat du Sénégal. ‘’Nous sommes d’accord que les problèmes de Transrail datent du régime de Wade mais l’Etat, c’est une continuité. Et le peuple a élu Macky à la tête de l’Etat. Donc, c’est à lui de prendre ce dossier à bras le corps pour essayer de le diligenter’’, recadre le syndicaliste. Aussi, a-t-il insisté, sur la promesse de Macky Sall, lors de la présidentielle, de faire ‘’de Transrail et des chemins de fer une priorité’’. ‘’Nous attendons qu’il règle notre problème’’, renchérit M. Cissé.

Selon lui, le problème de l’entreprise tourne autour de deux points. ‘’La reprise des infrastructures et l’absorbation de la dette de la société comme ils l’ont fait au temps avec les ICS’’ a-t-il déclaré. Embouchant la même trompette, Madiodio Diagne du Syndicat autonome des travailleurs du rail (SATRAIL) soutient que le programme de Macky Sall sur le chemin du développement ne peut pas exister sans les chemins de fer.

Auparavant, M. Mbow, se disant conscient que ‘’Transrail est en train de vivre les moments les plus difficiles de son histoire’’, a promis de ‘’faire un plaidoyer au niveau de l’Etat afin qu’elle puisse retrouver son lustre d’antan’’. Selon Abdou Mbow, le problème de l’entreprise n’est autre que l’endettement et la convention initiale. ‘’Le véritable problème de la Transrail, c’est l’endettement. Il faut que l’on revoie la convention initiale parce que le repreneur doit non seulement investir mais aussi exploiter’’.

Ndèye Fatou Niang