Publié le 10 Jan 2018 - 13:59
FOURNITURE D’ELECTRICITE

La Senelec  câble l’île  de Gorée

 

Le câble électrique sous-marin de 2,7 kilomètres reliant Gorée à Dakar a été inauguré hier à l’île. Aux yeux du directeur général, Mouhamadou Makhtar Cissé, l’investissement qui a coûté 1 milliard 300 millions est le symbole de la mission de service public de la Senelec.

 

Sur le présidium, Mouhamadou Makhtar Cissé, Me Augustin Senghor et Gérard Sénac. Sur les trois, la Senelec est le fournisseur, l’île de Gorée le bénéficiaire et Eiffage/Sénégal le prestataire de service. Après 4 à 5 mois de travaux, la cérémonie officielle d’inauguration du câble sous-marin de la Senelec reliant Dakar à Gorée a eu lieu hier. Un vrai soulagement pour les insulaires, à leur tête le maire Augustin Senghor. ‘’Nous sommes dans une île, nous sommes entourés par la mer. Nous vivons le manque d’électricité différemment des habitants du continent. Nous avons vécu près de dix années de souffrance. Aujourd’hui, on nous a tiré de l’obscurité vers la lumière’’, déclare-t-il reconnaissant à la fois à l’égard de son hôte et du chef de l’Etat. 

En fait, l’île de Gorée était alimentée auparavant par un câble vieux de plusieurs décennies. Il subissait en même temps les conditions climatiques mais aussi les attaques humaines. Et aux dires du maire et de certaines voix de l’assistance, la population en a souffert. Un certain après-midi de novembre 2014, le câble a lâché, comme l’a rappelé Mouhamadou Makhtar Cissé. La Senelec a alors mis à la disposition de l’île deux groupes électrogènes. Depuis trois ans, les insulaires avaient déjà été épargnés des délestages, mais il leur fallait supporter le bruit des engins. Aujourd’hui, tout cela n’est qu’un vieux souvenir, le câble, d’une longueur de 2,7 kilomètres, est bien arrivé. ‘’Ce câble a coûté à la Senelec 1 milliard 300 millions. Si vous le comparez au  chiffres d’affaires de la  Senelec sur l’île de Gorée, il faut un siècle pour amortir’’ les dépenses, déclare le Dg de la société d’électricité.

Une boutade qui est en fait une façon de dire ‘’que l’investissement va au-delà de la recherche d’une quelconque rentabilité’’. Selon lui, cet effort financier symbolise plutôt la mission de service public de la Senelec. L’électricité est un droit pour tout  citoyen. Et Gorée a un statut particulier en ce qu’elle est une ville mémoire, visitée par les personnalités du monde entier. ‘’La recherche de la rentabilité financière n’est pas une obsession chez nous. Nous cherchons juste à maintenir les équilibres’’, renchérit-il.

Gorée ville verte

Le câble en question a une capacité  de 10 MW, alors que Gorée à besoin de 5 à 6 MW actuellement. Sachant que c’est une île, donc pas extensible, il y a peu de risque que la demande puisse dépasser la  capacité de transport de la conduite. Il a été également bien sécurisé à la fois contre les conditions climatiques et l’action de l’Homme. Un groupe électrogène est mis à contribution au cas où l’alimentation serait interrompue pour quelque raison. Et pour permettre aux habitants de maîtriser leur consommation, Senelec a réussi à les convaincre d’utiliser le prépaiement appelé Woyofal. Selon le maire Me Augustin Senghor, 90% de la population l’utilisent actuellement.

En sus de tout cela, la Senelec  a d’autres ambitions pour l’île. Mouhamadou Makhtar Cissé a fait savoir que la société d’électricité voudrait alimenter Gorée avec l’énergie propre, précisément l’éolienne et le solaire. Seulement, il faudrait lever des contraintes. ‘’Gorée étant un site protégé, c’est l’aspect architectural qui est le plus délicat. Des études sont en train d’être faites. Si elles sont concluantes, nous allons basculer Gorée sur le solaire et l’éolienne pour en faire une ville verte’’, espère-t-il.

5 millions pour un bateau-poubelle

En plus de l’investissement consenti, la Senelec a accordé hier à la municipalité de Gorée une enveloppe de 5 millions destinés à l’achat d’une pirogue-poubelle. Ce geste qui entre dans le cadre de la responsabilité sociale de l’entreprise permettra à l’île de retrouver une situation normale dans la gestion de ses déchets. En fait, le site historique, classé patrimoine mondial, a des engagements sur le plan environnemental. Pour les honorer, la mairie avait un bateau-poubelle qui lui permettait de transporter les ordures vers  le continent, au lieu de les jeter presque à la mer, comme c’était le cas auparavant. Mais depuis quelque temps, le véhicule s’est fracassé sur les rochers, rendant la gestion des déchets difficile. Avec le geste de la Senelec, Me Augustin Senghor espère retrouver la tranquillité d’antan.    

BABACAR WILLANE

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