Publié le 20 Dec 2024 - 12:03

Gestion de l’IPRES, déficit de Management

 

Lors de la mise en place des nouvelles modalités de paiement au niveau de l’IPRES il avait été déclaré ceci: « Il s’agit pour les retraités de percevoir en un mois ce qu’ils percevaient en deux mois ».

Cependant au de-là de ce discours la gestion de l’IPRES révèle à la fois des constats amers et désolants pour les 140 000 retraités. D’abord l’IPRES a avant tout une mission de service public c'est-à-dire prendre en compte les besoins et préoccupations des retraités dans une optique d’amélioration décente de leurs conditions de vie. Or à ce niveau il y a un paradoxe patent et manifeste.

En effet, non seulement les pensions de l’IPRES sont les plus faibles du continent africain mais elles ont été divisées en deux dans le cadre du paiement mensuel. A ce niveau la question fondamentale qui se pose est celle de savoir pourquoi l’IPRES n’arrive pas à s’adapter à l’évolution juridique et institutionnelle en vigueur dans l’espace CDEAO en matière de retraite ? Pourtant ce ne sont pas les ressources qui manquent à cette institution.

En effet, l’IPRES dispose de milliers d’actions et d’obligations dont on ne connait même pas le poids en matière de dividendes ou des intérêts. Ensuite l’IPRES est propriétaire de nombreux immeubles dont on ignore aussi leur valeur vénale et les montants des revenus locatifs. Mieux, l’IPRES a fini de construire une tour de 16 étages contigüe à l’hôtel indépendance dont elle est aussi propriétaire.

Au regard de tous ces éléments financiers, immobiliers, mobiliers, bancaires pourquoi l’IPRES ne relèverait –t-elle pas les pensions à un niveau substantiel et viable.

A notre avis, au vu de tous ces éléments l’IPRES devrait améliorer les conditions de vie des retraités. En effet, la nature stratégique et sensible de l’IPRES indique qu’elle doit être gérée par des hommes et des femmes à haut potentiel, c'est-à-dire qui s’adaptent à toute situation mais qui ont surtout une approche multidimensionnelle du management. C’est sur cet aspect que l’Etat en rapport avec les organisations professionnelles doit faire valoir la plénitude de son autorité par rapport à des critères contraignants et rigoureux qui président la nomination à la tête de cette institution.

 

KOSSORO CISSOKHO

Docteur en Droit

Expert Juriste Consultant

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