Guinée-Bissau
Une semaine après l’attaque du palais du gouvernement, des tirs ont été entendus ce lundi matin à Bissau. Il semble qu’une radio privée ait été ciblée. C’est la radio Capital FM, dans le quartier Bairro Militar, une radio considérée comme proche du PAIGC (opposition) qui a été prise pour cible. Selon des témoins interrogés par RFI, deux véhicules d’hommes qui portaient des tenues de militaires sont arrivés aux alentours de la radio, dans la matinée.
Il y a eu des tirs. Trois personnes ont été blessées et du matériel a été détruit. Mais le bilan reste à confirmer, selon Moustafa Keita, un administrateur de la radio. Les membres de la radio ont exprimé leur incompréhension suite à cette attaque, sachant que ce n’est pas la première fois que Capital FM est ciblée. La police est intervenue sur les lieux et le bâtiment est inaccessible, tandis que des habitants du quartier sont rassemblés devant la radio.
Ces incidents interviennent moins d’une semaine après l’attaque du palais du gouvernement. Suite à la tentative de coup d’État dénoncée par le président, les autorités ont dénoncé un acte commis par des individus liés au narcotrafic et des mercenaires, des ‘’rebelles de Casamance’’, selon le porte-parole du gouvernement.
...Ces nouveaux incidents interviennent après des derniers jours très calmes à Bissau, en tout cas, en apparence. Devant les locaux de Capital FM, un journaliste est en pleurs, la circulation est bloquée… Mustapha Keita est administrateur de la radio Capital FM. Il affirme que les assaillants portaient des tenues militaires. Au ministère de l’Intérieur, le colonel Salvaro Soares, Commissaire général adjoint de la police, affirme qu’il n’a pas d’indication concernant d’éventuels blessés. Selon lui, l’incident n’est pas lié aux évènements de mardi dernier.
‘’C’est un groupe d’individus qui ont tiré et détruit tout le matériel de la radio, avant de prendre la fuite. C’est une situation lamentable, mais c’est un acte isolé’’. De son côté, Fatima Tchuma Camara, au nom du syndicat des journalistes, dénonce une atteinte à la liberté de la presse : ‘’C’est une situation indigne, peut-être liée à une émission interactive ‘La voix du peuple’ diffusée tous les jours, mais les journalistes doivent pouvoir continuer à faire leur travail’’, dit-elle. La police judiciaire a été dépêchée sur place. Capital FM avait déjà été ciblée par une attaque, en 2020.