L’inflation plus importante sur les produits locaux que sur les biens importés
Alors que l’État du Sénégal cherche à diminuer les prix pour faire face à une inflation portée par le contexte international, la DPEE apprend qu’en septembre 2022, la hausse du niveau général des prix à la consommation a atteint deux chiffres par rapport à la même période de l’année dernière.
Entre août et septembre 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 1,1 %. Ce renchérissement est imputable, selon la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), aux ‘’produits alimentaires et boissons non alcoolisées’’, notamment les ‘’légumes frais en fruits ou racines’’ (+3,7 %), les céréales non transformées (+2,3 %) et l’huile (+1,4 %). Cette faible augmentation s’explique par le niveau déjà élevé de l’inflation au mois précédent.
En effet, selon le dernier rapport de la conjoncture économique de la DPEE, en glissement annuel, le niveau général des prix à la consommation s’est accru de 11,9 %, en liaison avec la hausse des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+18,2 %), du ‘’logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles’’ (+4,5 %), des ‘’meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer’’ (+4,7 %) et des ‘’restaurants et hôtels’’ (+7,4 %), dans une moindre mesure.
Ces chiffres traduisent-ils le contexte international compliqué que vit le monde, avec l’après-Covid et les conséquences de la guerre en Ukraine ? Car, en termes d’origine, précise la DPEE, les prix des produits locaux et importés ont affiché, sur un an, une progression respective de 13,4 % et 7,5 % au mois de septembre 2022. Des hausses respectives de 1,2 % et 0,9 % en variation mensuelle.
Ainsi, les produits locaux affichent une inflation plus importante que celle des produits importés.
Une progression respective de 13,4 % et 7,5 % sur les prix des produits locaux et importés
Malgré cela, le Sénégal reste une économie très extravertie. Le déficit commercial, qui se chiffre à 404,1 milliards de francs CFA, s’est détérioré de 181,8 milliards, comparé au mois d’août 2022. Cette situation, selon les économistes, est engendrée par une baisse des exportations (-30,5 milliards) combinée à une hausse des importations de biens (+172,0 milliards).
En conséquence, le taux de couverture des importations par les exportations s’est établi à 42,5 % au mois de septembre 2022, soit un repli de 17,2 points de pourcentage par rapport au mois précédent.
Estimées à 298,9 milliards, les exportations de biens du mois de septembre 2022 ont régressé de 9,3 % (-30,5 milliards) en variation mensuelle due principalement à la baisse des ventes à l’extérieur des produits pétroliers (-21,9 milliards). Toutefois, cette baisse a été atténuée par une hausse des exportations de titane (+11,8 milliards) et d’or brut (+4,2 milliards).
Par rapport à la même période de l’année dernière, les expéditions de biens à l’extérieur se sont renforcées de 32,9 % (+74,0 milliards). Cette progression est tirée par les exportations d’acide phosphorique (+43,7 milliards), de produits pétroliers (+15,8 milliards), d’or brut (+4,6 milliards) et de titane (+4,3 milliards).
Néanmoins, l’évolution des exportations a été amoindrie par un recul des ventes de ciment hydraulique (-4,0 milliards).
Déficit commercial à 404,1 milliards de francs CFA
Au même moment, les importations de biens, au mois de septembre 2022, ont augmenté de 27,4 % (+172,0 milliards), en rythme mensuel, pour se situer à 798,9 milliards. Cette progression, détaille la DPEE, est expliquée par la hausse des achats à l’étranger d’huiles brutes de pétrole (+73,8 milliards) et d’autres produits pétroliers (+111,5 milliards). Toutefois, cette orientation a été atténuée par une baisse des importations de riz (-13,5 milliards).
Sur un an, les achats de biens ont crû de 55,8 % (+286,1 milliards), du fait, notamment, des importations d’autres produits pétroliers (+152,5 milliards), des huiles brutes de pétrole (+32,6 milliards), des ‘’machines, appareils et moteurs’’ (+20,7 milliards), du riz (+10,8 milliards), du ‘’froment et méteil’’ (+8,4 milliards) et des ‘’véhicules, matériels transport et pièces détachées automobiles’’ (+6,9 milliards).
Par ailleurs, un recul des achats à l’extérieur du maïs (-7,4 milliards) et des ‘’huiles et graisses animales et végétales’’ (-4,3 milliards) a été constaté sur la période.
Lamine Diouf