‘’Ce n’est plus nécessaire de critiquer le candidat sortant’’
Pour le président de Rewmi, Idrissa Seck, critiquer le président de la République sortant, à quelques encablures de la prochaine élection présidentielle, est une perte de temps. Le plus important, selon lui, c’est d’écouter les populations et prendre en compte leurs principales préoccupations en vue de les satisfaire, une fois porté à la tête du pouvoir.
Idrissa Seck a été, hier, moins critique envers le régime du président Macky Sall qu’il ne rate pourtant jamais, à chacune de ses sorties officielles. Pour cette fois-ci, le candidat déclaré du parti Rewmi s’est simplement limité à dévoiler les contours de ce qui devrait constituer les axes de sa gestion, une fois porté à la tête du pays le 24 février 2019. ‘’Depuis des années, j’ai parcouru le Sénégal du nord au sud, d’est en ouest. J’ai également rendu visite à nos compatriotes de la diaspora. J’ai effectué toutes ces tournées dans le silence que certains ont même qualifié d’assourdissant. Les calomniateurs, les diffamateurs habituels ont même tenté de faire circuler l’idée que je m’étais tu, soit parce que j’avais une extinction de voix, soit parce que j’avais été frappé de je ne sais quelle mystérieuse maladie’’, a déclaré l’ancien Premier ministre sous Abdoulaye Wade, à l’occasion de son investiture par les Forces démocratiques du Sénégal (Fds) que dirige Babacar Diop, tenue hier à la place de la Nation (Ex-Obélisque).
Selon le président du Conseil départemental de Thiès, ce qui est important dans le contexte actuel du pays, c’est la prise en charge des préoccupations des citoyens sénégalais qui en ont marre du régime, parce qu’elles souffrent le martyre. ‘’J’ai tenu à rendre visite à nos compatriotes dans leurs champs, leurs ateliers, leurs bureaux, leurs salles de classe, leurs demeures au Fouta, en Casamance, etc., pour les écouter soigneusement et prendre une exacte mesure de ce qu’implique la responsabilité d’assumer les charges et la mission de président de la République du Sénégal’’, a-t-il confié. Avant de poursuivre devant un public venu nombreux : ‘’Les experts m’avaient préparé un long discours technique parcourant tous les secteurs. Mais, franchement, je pense que la mission, la charge et la responsabilité d’être le président de la République du Sénégal imposent de pouvoir s’adresser à son peuple à cœur ouvert, pas en lisant un discours’’.
Gouvernance
Pour le président de Rewmi, il ne sert à rien, à quelques semaines seulement du prochain scrutin présidentiel, de revenir sur le diagnostic de la situation du pays et sur les différentes polémiques soulevées dans l’espace public. ‘’Je ne critiquerai même plus le candidat sortant ; ce n’est pas nécessaire. J’ai écouté très attentivement les étudiants, les enseignants, les agents du secteur de la santé, les paysans, les transporteurs, l’ensemble des secteurs de la vie nationale. La synthèse de ce qui ressort de leurs communications avec moi est très simple : ils m’ont dit qu’ils n’ont aucun doute sur mes capacités de diriger le pays. Ils veulent, le jour où je serai président de la République, que je change la manière de gérer le pays, que je dirige dans la droiture, la justice, l’équité et l’égalité de tous les citoyens pour abréger leurs souffrances’’. Ce qui lui fait dire d’ailleurs que le premier grand chantier du Sénégal, c’est la gouvernance. ‘’Il faudra que cette gouvernance, comme cela a été promis jadis, soit sobre et vertueuse. C’est pourquoi le premier engagement que je prends devant vous des Fds, de Rewmi, du Sénégal et du monde entier, est que les meilleurs d’entre nous en compétences et en vertu occuperont les stations de responsabilité’’, soutient-il.
Pour la réussite de leur congrès d’investiture, Babacar Diop et ses militants des Fds ont mis les petits dans les grands plats. Ils ont, en effet, relevé le défi de la mobilisation. ‘’Ce soir, l’opération de la conquête de l’Obélisque est une réussite extraordinaire’’, s’est glorifié l’ex-allié d’Ousmane Tanor Dieng, qui est revenu sur les raisons qui l’ont conduit à soutenir la candidature d’Idrissa Seck, en perspective de 2019.
‘’Beaucoup se demandent pourquoi nous avons choisi de cheminer avec Idrissa Seck. Notre choix n’est pas sorti ex nihilo. Idrissa Seck est un homme politique aguerri, qui a les compétences et les qualités nécessaires pour diriger le pays. Nous l’avons choisi après avoir analysé tous les profils qui aspirent à diriger le pays. C’est lui seul qui correspond au profil que nous cherchions’’, soutient-il. Non sans souligner que les Sénégalais ont été escroqués et trompés par les tenants actuels du pouvoir. ‘’Nous avons connu des printemps trompeurs en 2000 et en 2012. Nous irons vers un nouveau printemps avec le président Idrissa Seck. Nous avons encore beaucoup à faire pour redresser notre économie, notre école et notre université, pour redonner confiance à notre jeunesse, pour l’émancipation des femmes’’, déclare-t-il.
ASSANE MBAYE