Publié le 28 Aug 2013 - 14:40
INFORMATIQUE – PIRATAGE DU WEB CHINOIS

La Grande muraille virtuelle craquelée, dimanche

 

 

Une attaque cybernétique a réussi, dimanche, à priver la majorité des Chinois d’internet pendant près de 13h, et sans que personne, à ce jour, n'en connaisse le ou les responsables. Chronique d’un hack d’anthologie.

 

 

Dimanche dernier, dans la matinée, l’internet de la Chine a été frappé par la plus grande attaque par Déni de service (encore appelé ''DdoS'' : il s’agit d’un piratage informatique ayant pour but de rendre indisponible une page web en empêchant ses utilisateurs légitimes d’y accéder) que le pays ait jamais connu. L’information a été donnée par le China Internet Network Information Center (CNNIC), organisation chargée, entre autres, de l’opérationnalisation et l’administration de l’ensemble du système de noms de domaines chinois, notamment du domaine national de premier niveau ''.cn''.

L’attaque a consisté en deux vagues successives, la première à partir 2h du matin (heure locale). Le ou les hacker(s) se sont servis de l'utilisation de postes internet infectés de programmes espions pour saturer les serveurs chinois et rendre les sites web qui en dépendaient inaccessibles. La ''coupure'' d’internet aurait duré, selon les média chinois, entre 2 et 13 heures. L’assaut a réussi à fermer des portails comme Weibo (l’équivalent chinois de Twitter), Amazon.cn ou encore le site officiel de la Banque de Chine, résultant d'une chute de 32% du trafic internet.

 

Le hic, c'est que les autorités chinoises n'en connaissent pas encore les auteurs ou ne l'ont pas fait savoir. Le CNNIC s’est dit disposé à donner sous peu de plus amples détails.

 

Ce qui se conçoit, à première vue, comme un démantèlement complexe d’une partie du nom de domaine chinois aurait étonnamment pu être très facile à accomplir. Selon Matthew Prince, PDG de Cloudflare, société offrant des solutions de sécurité et performance internet à plus d’un million de sites à travers le globe, il ne faudrait, en effet, qu’un rudiment d’expérience en piratage informatique pour accomplir cette prouesse. ''Il n’est pas nécessairement correct de déduire que le hacker, dans ce cas de figure, disposait d’un arsenal technologique très large ou même sophistiqué. Cela aurait même pu être une seule personne'', a déclaré l’expert, interrogé hier par le reporter Paul Mozur, du Wall Street Journal.

La Chine aurait même pu s’être attaquée elle-même. Réputée, par ailleurs, pour être l’un des pays conduisant le plus d’attaques DDoS chaque année, la Chine (ici, par extension, son gouvernement) aurait possiblement pu estimer que le temps était politiquement convenable pour un embargo internet, particulièrement en ce qui concerne Weibo, site où se passe l’essentiel des fluctuations de l’opinion publique.

Les coupures arrivent, en effet, à un moment sensible de la vie sociale du pays, particulièrement quand on sait que le procès de Bo Xilai, dignitaire déchu du régime, s’est conclu dans une ruée des commentaires sur les médias sociaux.

Parmi les autres potentiels coupables se trouvent les gouvernements étrangers comme les États-Unis, la Corée du Sud, l’Allemagne, Taïwan, le Tibet, l’Inde ou encore certains pays du Moyen-Orient. Quel qu’en soit l’organisateur, cette attaque démontre que la sécurité internet chinoise souffre de failles assez grosses pour être aisément exploitées, qui mieux est par un seul individu.

C’est plutôt choquant au vu de l’extrême sophistication des experts en sécurité cybernétique chinois. L'Empire du Milieu possède, en effet, l’un des systèmes de filtrage internet les plus sophistiqués au monde. Les analystes notent très haut la capacité de son gouvernement à conduire, lui-même, des attaques informatiques avec succès. Comment se fait-il alors la Chine ne soit pas capable de se défendre quand elle est attaquée ?

Section: 
EXPOSITION "LA MÉLODIE DES COLOMBES" : Une incitation à prévenir les risques d'éruption d'un conflit
ANNIVERSAIRE COUMBA GAWLO SECK : Les 40 glorieuses de la diva 
THIAROYE 1944-2024 : Le Sénégal face à son histoire, la France face à ses responsabilités
VERNISSAGE DE L'EXPOSITION "VOIX DU SILENCE : TRACE ET RÉSONANCE" : Lever le voile sur l'avortement clandestin
PREMIÈRE ÉDITION SOTILAC : Le Sénégal hisse les voiles du tourisme de croisière
ATELIER ‘’DAKAR AU FIL DES ARTS’’ À L’IFD : Une ville contée en sonorités
EXPO "TRAITS ET LETTRES" AU CARRÉ CULTUREL : Le pouvoir de l'art dans l'éducation et la transformation sociale
AVANT-PREMIÈRE « AMOONAFI » DE BARA DIOKHANE : L'art, l'histoire et le droit au service de la mémoire
EXPOSITION "SYMBOLES DE LA VIE : AU-DELÀ DU REGARD" : Réflexions sur la condition humaine
LE SYNPICS ET CONI IA LANCENT UNE FORMATION : Vers une révolution technologique du secteur médiatique
LIBERTÉ DE PRESSE ET DROIT À L’INFORMATION : RSF appelle les députés à instaurer quatre réformes
BIENNALE OFF : L'Orchestre national raconté à Douta Seck
EXPOSITION FALIA La Femme dans toutes ses facettes
MUSIQUE À L’IMAGE : Plusieurs jeunes formés au Sénégal
CÉLÉBRATION 50 ANS DE CARRIÈRE : L’Orchestra Baobab enflamme l’Institut français de Dakar
15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Seulement deux prix remportés par le Sénégal
BIENNALE DE DAKAR : Un éveil artistique, selon Bassirou Diomaye Faye
CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE LA 15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Dak’Art pour un voyage culturel
EXPOSITION ‘’FAIRE LIEU’’ À DAKAR : Cinq lieux africains comme espaces de transformation
BIENNALE DE DAKAR   - EXPO ‘’DEVOIR DE MÉMOIRE’’ : Un modèle d’engagement culturel