Facilitation des échanges vers les Etats-Unis
A ce rythme, les relations économiques vont bientôt égaler les relations diplomatiques entre le Sénégal et les USA. Les initiatives ‘‘Trade Africa’’ et ‘‘Africa Power’’ viennent s’ajouter à un nombre déjà consistant d’accords qui traduisent une bonne santé bilatérale.
L’Oncle Sam renforce les mécanismes de coopération économique avec le Sénégal, et l’Afrique. Le Secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires économiques et commerciales, Charles Rivkin, s’est rendu hier à la rencontre des entrepreneurs privés sénégalais à la Chambre de commerce d'industrie et d'agriculture de Dakar (CCIAD), pour les rassurer sur l’engagement de son pays à accompagner le Sénégal sur la voie de l’émergence. Ainsi, après la prorogation de 10 ans de l'AGOA, les 540 millions de dollars du MCC, l’accord d’assistance mutuelle administrative en matière douanière en avril dernier, le partenariat contre les finances illicites, l’implantation du centre régional de leadership prévue d’ici la fin 2015 ; ‘Africa Power ’’ et ‘‘ Trade Africa ’’ viennent étoffer les relations bilatérales.
‘‘Nous soutenons pleinement le PSE et sommes prêts à appuyer les réformes économiques, le développement de l’infrastructure et les autres efforts du Sénégal pour attirer les investissements du secteur privé’’, a annoncé Charles Rivkin. Pour y parvenir, il a plaidé pour ‘‘l’établissement d’un climat d’affaires qui appuie les entrepreneurs au lieu de leur imposer des procédures et des coûts qui ont pour effet cumulé de brider leurs activités’’. Cette facilitation de termes d’échanges se traduit dans l’assouplissement des conditions de l’initiative ‘‘Africa Trade’’ pour venir en appoint aux éventuelles exigences de l’AGOA. ‘‘Grace à la décision du Sénégal de devenir l’un des cinq nouveaux partenaires de Trade Africa, nous fournissons une assistance technique pour aider les exportateurs et importateurs à accroître les échanges commerciaux’’, poursuit Charles Rivkin. Des taux d’échange qui s’élèvent à quelque 200 millions de dollars en 2014, dont les exportations des USA vers le Sénégal sont à peu près de 172 milliards de dollars.
Même si le climat des affaires n’est pas morose et que le pays progresse dans le classement de Doing business de la Banque Mondiale, il fait face à de nombreux défis. Charles Rivkin estime que la réduction des obstacles au commerce et à l’investissement, la promotion de l’entrepreneuriat, la lutte contre les financements illicites, l’atténuation des coûts et des difficultés de la conduite des affaires sont des écueils à surmonter pour une bonne marche de l’économie.
Les nombreux obstacles, depuis les mesures visant à assurer l’homogénéité des produits et le contrôle de la qualité, jusqu’à l’identification des circuits de distribution et de vente aux Etats-Unis, sont également des obstacles pour une fluidité des échanges. Une aide du pays de l’Oncle Sam due au fait que les petites et moyennes entreprises (PME) sont les moteurs de la croissance économique. Quant à l’électricité, les coûts énergétiques élevés plombent également l’envol de l’économie sénégalaise. Ce qui a poussé les Etats-Unis, à travers l’initiative Power Africa, à vouloir doubler l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. Le président américain, lors du Sommet des dirigeants Etats-Unis Afrique, avait promis une aide supplémentaire portant le total à plus de 20 milliards de dollars.
Pas en concurrence avec la Chine
Alors que les projections font de l’Afrique le quart de la population mondiale active, d’ici à 2050, au Sénégal, seul 14% des jeunes ont un emploi, d’après les chiffres de 2014. Ce positionnement économique, que beaucoup d’observateurs qualifient d’un duel Chine contre USA en Afrique, n’est pas partagé par l’ambassadeur des Etats-Unis à Dakar. ‘‘Le Sénégal est un partenaire très important. Nous voulons un partenaire avec une économie forte. Si la Chine investit ici, c’est bon pour le Sénégal et c’est bon pour nous les partenaires. Nous ne sommes pas en concurrence, le monde est assez grand pour la Chine et les Etats-Unis’’, a déclaré Peter James Zumwalt interrogé sur le dynamisme de la présence économique chinoise.
OUSMANE LAYE DIOP