Un prof demande à ses élèves d'imaginer leur suicide
Le sujet d'un exercice de philo suscite une vive polémique en Charente. Le professeur a demandé à ses élèves, âgés entre 13 et 14 ans, d'imaginer leur suicide en quelques lignes. Pour les parents révoltés, c'est quasiment de l'incitation.
Le 22 octobre, les élèves de classes de 3e du collège Antoine Delafont se sont vu proposer le sujet suivant, rapporté lundi par La Charente Libre : "Vous venez d'avoir 18 ans. Vous avez décidé d'en finir avec la vie. Votre décision semble irrévocable. Vous décidez dans un dernier élan de livrer les raisons de votre geste. En dressant votre autoportrait, vous décrivez tout le dégoût que vous avez de vous-même. Votre texte retracera quelques événements de votre vie à l'origine de ce sentiment".
Incompréhension et révolte
"Nous sommes révoltés que l'on puisse proposer ce genre de sujet à des enfants qui ont entre 13 et 14 ans", écrivent des parents dans un courrier adressé à l'établissement ainsi qu'à l'inspection d'académie et cité par le quotidien.
"De par notre éducation, nous n'avons pas l'habitude de remettre en question ce qui se passe à l'école, mais il y a des limites (...) Quel va être le prochain sujet? "Que ressentez vous lorsque vous vous piquez" On aimerait comprendre", écrivent-ils.
Une procédure disciplinaire
L'enseignant, un professeur de français d'une trentaine d'années, va être entendu lundi afin qu'il explique son "intention pédagogique ou éducative derrière la façon de poser la question", a indiqué à l'AFP Jean-Marie Renault, directeur académique de la Charente, saisi "il y a 48h" de ce courrier "anonyme".
En fonction de ses explications, "nous verrons s'il y a matière à donner une suite disciplinaire ou pas". Selon La Charente Libre, il a déjà été suspendu à titre provisoire.
Dans l'hypothèse où le sujet a été posé dans les termes rapportés par les parents, "on ne peut qu'être très surpris, le mot est faible, par la façon dont la question (du suicide) est posée", a ajouté M. Renault.
"Ce qui me choque, c'est de lier l'autobiographie au suicide. C'est carrément gonflé", a réagi auprès de l'AFP Hélène Ferrari, dont le fils a planché sur le sujet. "En tant que parent, je suis inquiet" et "assez abassourdi", explique Georges Tritz, vice-président de la FCPE Charente.
Le principal du collège concerné n'a pu être joint de même que l'enseignant lundi matin, le collège ne souhaitant pas s'exprimer et renvoyant "à l'inspection d'académie".
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