Une guerre des puissances
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Pendant que Chinois et Américains se livrent une guerre farouche, l'Europe tente de rattraper son gap et l'Afrique reste aux abonnés absents.
Longtemps dominée par les Américains, l'Intelligence artificielle enregistre aujourd'hui une avancée fulgurante des Chinois. Dernièrement, l'arrivée de DeepSeek a largement été commentée et a poussé les leaders américains à se réajuster. Revenant sur les grandes innovations de DeepSeek, Alassane Touré d'Azerty déclare : “Comparons quelqu’un qui utilise ChatGPT gratuitement et quelqu’un qui utilise DeepSeek gratuitement. Le premier élément, c’est relatif au Deep think qui est une fonctionnalité qui te permet d’avoir plus de mémoire sur une recherche. C’est plus clair parce que pour la première fois avec DeepSeek, ils te montrent comment l’IA réfléchit. Jusque-là, les gens ne savaient pas comment ça fonctionnait. DeepSeek te montre comment il a procédé pour trouver les résultats. ChatGPT ne le faisait pas et c'est une des grandes innovations”
Aussi, insiste le spécialiste, la fonctionnalité de recherche comporte beaucoup plus de recherches récentes que sur ChatGPT. Pour lui, DeepSeek, c'est une vraie révolution par rapport à ce qui se faisait jusque-là. Il ajoute : “Avec ChatGPT, on n'a pas de contrôle sur les données qu’on lui donne. DeepSeek te permet d’avoir le contrôle sur tes données. Tu peux l’installer aussi dans ton téléphone et l’utiliser sans internet, en off line et open source.”
À l'en croire, ce n'est que le début, parce que d'autres outils arrivent déjà sur le marché. “Les choses avancent très vite. Dans quelques jours, on risque d’oublier DeepSeek. Il y a un autre concurrent de taille qui vient d’arriver. Il s'appelle QWEN mise en place par Ali Baba qui est donc chinois. C’est plus performant que DeepSeek”, assure l'ingénieur qui dit l'avoir lui-même testé.
L'Afrique, absente à la table
Pour rattraper ce train déjà en marche sous le leadership des Américains et des Chinois, les Européens tentent aussi de se mobiliser. Les 10 et 11 janvier dernier à Paris, ils s'étaient donné rendez-vous pour notamment renforcer son positionnement dans ce domaine. À cette occasion, le président français Emmanuel Macron affirmait dans un éditorial : “L’avenir de l’IA est un enjeu politique, de souveraineté et d’indépendance stratégique. Pour s’assurer que notre continent et notre pays, dont l’écosystème dans le domaine de l’IA et du numérique est si riche et dynamique, conduisent la marche du siècle, nous devons accompagner nos talents et entrepreneurs.”
Lors de ce sommet, il a été noté de grandes divergences d'approches entre l'Administration américaine engagée dans une course effrénée contre la Chine et l'approche européenne qui vise à mieux encadrer cette nouvelle technologie.
L'Afrique, comme à son habitude, est encore la grande absente à la table.
Mor AMAR