‘’Macky n’a qu’à démissionner en 2017 et se représenter’’
Jean Paul Dias dézingue Ismaëla Madior Fall. Le leader du Bloc des centristes gaïndé (Bcg) n’apprécie en aucun cas la position du conseiller juridique du président de la République qui, selon lui, est en train d’avoir une position de courtisan. L’appelant ainsi à se taire au risque de perdre le président de la République, Dias se démarque totalement de la volonté de Macky Sall de réduire son mandat à travers une révision constitutionnelle. Pour le Sg du Bcg, si le président Sall s’entête à vouloir réduire son mandat, il n’a qu’à démissionner en 2017 et se représenter. Seulement alerte-t-il, si son allié de président s’engage dans cette brèche, il sera battu à plate couture.
Entretien.
Vous n’émettez pas sur la même longueur d’onde que le président de la République sur la question relative à la révision constitutionnelle. Qu’est-ce qui motive votre position ?
Je tiens d’abord à rappeler que le Président Macky Sall a été élu par la coalition Macky2012. Je tiens également à rappeler, parce que tout le monde doit oublier cela dans ce pays, qu’il est mentionné Macky2012 au-dessus du bulletin de vote du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012. Ce ne sont pas donc Benno bokk yaakaar et les Assises qui ont élu l’actuel chef de l’Etat. Macky2012 s’était appuyé sur le programme du candidat Macky Sall et ce programme s’appelle Yoonu Yokute. Dans ce programme, il y avait des dispositions et des propositions. Et ce sont ces propositions que nous sommes allés défendre auprès des populations sénégalaises. Nous ne pouvons donc pas nous retrouver aujourd’hui en porte à faux avec ces propositions. Pour autant que je me souvienne, aucune de ces propositions ne disait qu’il faudrait qu’il y ait des candidatures indépendantes à toutes les élections. Donc on ne peut pas aujourd’hui l’accepter.
Les candidatures indépendantes sont autorisées pour l’élection présidentielle mais avec quel résultat ? Ils n’ont pas fait des résultats mieux que vous. Contrairement à ce que disait un de ces fameux professeurs en droit hier dans un journal (NDLR : avant-hier), les candidatures indépendantes sont aussi prévues pour les élections législatives. Mais il y a des conditions qui ne sont jamais remplies. D’ailleurs, les candidats indépendants se réfugient toujours derrière l’investiture des partis politiques pour pouvoir se présenter. Pour rappel, à l’occasion des élections locales de 1996, pour des considérations objectives, le législateur, sur proposition du gouvernement, n’avait pas jugé utile d’autoriser des candidatures indépendantes. Alors, nous ne comprenons pas qu’au moment où ce n’est pas prévu par le Yoonu Yokute qu’aujourd’hui qu’on nous le ressorte. Théoriser les candidatures indépendantes, ce n’est pas de la démocratie, c’est ouvrir la boite de pandore. Donc nous ne sommes pas d’accord.
A l’époque c’était le Yoonu Yokute mais maintenant on parle du Plan Sénégal émergent. Ne pensez-vous pas que…
(Il coupe) Rien n’a changé entre temps. Le Yoonu Yokute est différent du PSE qui est purement économique. Cela n’a rien à voir. Yoonu Yokute est politique. Les partis politiques, selon la constitution, sont ceux qui doivent concourir à l’expression du suffrage. Ces partis politiques, il y a des obligations sur eux. Ils ne peuvent pas être un parti régional, ethnique, religieux, sexiste, etc…Si demain dans un quartier, toutes les femmes se mettent ensemble et cherchent quelqu’un qui puisse les représenter aux élections, si les gens d’une même religion font la même chose, cela pose problème. Il n’y a qu’à faire en sorte que chacun reste à sa place.
Vous vous êtes toujours opposé à la réduction du mandat présidentiel. Pensez-vous que Macky Sall a aujourd’hui le choix ?
Bcg s’est toujours opposé à cela. Nous sommes les premiers à l’avoir rejeté. Nous ne sommes pas d’accord parce que c’est nous qui avons présenté et élu Macky Sall. Il ne nous a pas dit cela en ce moment-là. J’ai été Conseiller spécial, il ne m’en a jamais parlé. Il ne nous a pas dit en ce moment-là qu’il allait faire cinq ans. Nous l’avons élu pour un mandat de 7 ans.
Mais, c’est le Président Macky Sall qui a promis aux Sénégalais entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012 de réduire son mandat de 7 à 5 ans. Pourquoi donc vous l’encouragez à se dédire ?
Le président de la République, dans le Yoonu Yokute, avait pris l’engagement de diminuer le nombre d’ambassades, il ne l’a pas fait, pourquoi vous ne lui tapez pas dessus ? Il avait dit qu’il formerait un gouvernement de 25 membres, il ne l’a pas fait. Il avait dit qu’on allait diminuer les agences, il ne l’a pas fait, pourquoi vous ne lui tapez pas dessus ? Je voudrais vous rappeler qu’Abdoulaye Wade avait fait des déclarations similaires quand il avait dit : ‘’j’ai verrouillé la constitution je ne me représente plus’’. Quand on a soulevé cette promesse au niveau du Conseil constitutionnel, les 5 sages ont soutenu que la parole de Wade n’est pas une parole d’évangile, que la déclaration du président de la République, tant qu’elle n’est pas transformée en loi, on ne peut pas en tenir compte.
Macky Sall s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas tenir toutes ses promesses. Maintenant ne venez pas nous pomper l’air avec des ‘’il a dit donc il faut qu’il fasse’’. Je dis non. Tous ceux qui le disent sont des gens pressés. Nous, nous ne sommes pas pressés pour qu’il quitte le pouvoir. On a le droit d’avoir notre opinion. Nous ne l’avons pas élu pour 5 ans, nous l’avons élu pour 7 ans. Dans son discours de nouvel an, il dit que le gouvernement doit avoir son temps de travail. Eh bien, le président de la République a un temps ; un directeur il a un temps ; un ministre a un temps. Et ce temps n’est pas de 5 ans. Pourquoi vous voulez que ce soit cinq ans ?
Mais c’est lui qui s’est engagé à faire cinq ans.
Pendant qu’on y est, pourquoi on ne dit pas 4 ans. Disons 4 ans comme les américains. Dans des pays, je pense qu’il ne faut plus que nos chefs d’Etat fassent 20 ou 30 ans au pouvoir. Mais il faut leur donner un minimum de temps. Je pense que le premier mandat peut être de 7 ans et le deuxième de 5 ans. Ce serait un système spécial sénégalais que les autres pourront copier. Le chef de l’Etat nous a parlé de projets qu’il ne pourra pas finir en 2017. En France, le quinquennat a commencé avec Jacques Chirac, c’était au cours de son deuxième mandat mais là-bas, il n’y avait pas de limitation de mandat. Je vous signale qu’Angela Merkel est à son troisième mandat. Si on maintient le quinquennat, ce qui va se passer, c’est qu’on va être contraint de terminer les projets de l’autre avant de commencer ses propres projets.
L’Etat n’est-il pas une continuité ?
Mais on n’est pas là pour continuer le travail des gens, on est là pour faire des choses à soi. Nous ne sommes pas d’accord. Ce n’est pas parce que tout le monde hurle avec les loups que nous, on va le faire. On n’accepte pas.
La révision de la constitution a toujours été une forte demande populaire avec les multiples tripatouillages constitutionnels connus sous Wade…
(Il coupe) Non non non ! Ce n’est pas vrai. Vous ne pouvez pas dire cela. Ce qui a été une forte demande populaire pendant les élections c’est la sanction des gens de l’ancien régime qui avaient volé de l’argent. Ça, c’était une demande sociale mais pas la modification de la constitution. Je ne suis pas d’accord.
Mais on a connu de multiples tripatouillages constitutionnels…
Oui c’est pourquoi je dis que ce qu’on devrait faire, c’est de prendre le temps de mûrir la réflexion. Vous savez la CNRI (Commission nationale de réforme des institutions) ne s’est pas cassée la tête. Elle a dépensé des millions pour ensuite venir nous imposer les conclusions des Assises nationales. Nous, on n’était pas membre des Assises nationales. Cela ne nous lie pas. Cette histoire de candidature indépendante est une idée des Assises surtout des gens de la société civile. Cette histoire de faire un mandat de 5 ans est une idée des Assises. Je voudrais d’ailleurs rappeler que les Assisards étaient même allé plus loin. Ils disaient que le mandat que ferait le premier président après Wade, ça devait être un mandat de transition. Nous, nous ne sommes pas là-dedans.
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On veut un mandat exécuté sur 7 ans. Maintenant si Macky Sall tient autant que cela à respecter sa promesse, il n’a qu’à, au bout de 5 ans démissionner et se représenter, c’est tout, ce n’est pas compliqué. Mais s’il démissionne et qu’il se représente, je vous garantis qu’il sera battu. L’autre alternative c’est de faire un mandat de 7 ans et de ne pas présenter sa candidature à la prochaine présidentielle. Ce schéma aussi est concevable. Pourquoi donc être là, à faire du fétichisme.
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Il y a des tas de choses que Macky avait dites et qui n’ont pas été faites. Nous avons été ses compagnons dans ce combat qui n’était pas évident du tout. Nous voulons qu’il fasse les 7 ans. Après, il peut réduire le mandat.
Quel est votre avis sur le référendum annoncé par le président de la République ?
Pendant tout son discours, le président de la République n’a pas prononcé le mot référendum une seule fois. Donc nous, nous soutenons qu’il n’y aura pas de référendum. D’ailleurs, on ne peut pas faire un référendum sur 15 points en même temps. Le référendum qui vous intéresse vous, c’est sur la réduction du mandat. Sur ce, il n’a qu’à faire un référendum mais il doit passer par le Conseil constitutionnel.
Justement à propos de ce débat juridique, comment appréciez-vous les propos du Pr Ismaëla Madior Fall qui dit que la décision du président de la République de convoquer le référendum est suspendue à l’avis du Conseil constitutionnel ?
Il ne dit pas la vérité. C’est faux. Je vous dis que c’est faux. J’ai fait des études de droit comme lui. Si jamais j’avais voulu être agrégé je l’aurais été. Lorsque le Conseil sera consulté, il dira au président de la République : ‘’tout ce que vous proposez comme modification, nous avons un avis favorable. Vous voulez même ramené le mandat à 5 ans. Mais pour l’applicabilité de votre mandat, c’est non parce que vous avez prêté serment de respecter la constitution. Nous, conseils, sommes incompétents pour vous dire de délier votre serment’’. C’est cela que le Conseil va dire, et c’est ce qui est technique. Je vous rappelle que dans son discours, Macky Sall a dit un mandat de 7 ans qu’il est en train de faire. Lui-même l’a dit (il se répète) reprenez les textes, donc il reconnait que le mandat actuel est de sept ans. Maintenant je ne peux pas préjuger, le Conseil peut sortir d’autres considérants. Cette décision ne lie pas le président de la République, parce qu’il doit aussi demander l’avis du président de l’Assemblée nationale et non celle de l’Assemblée nationale. Avant de donner son avis, le Président de l’Assemblée nationale peut consulter l’hémicycle comme il peut ne pas le faire. Je demande d’ailleurs à Moustapha Niasse de dire non.
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Le chef de l’Etat peut dire qu’il ne va pas respecter la décision du Conseil parce qu’il a déjà donné sa parole. Il a le droit, mais cela fait un peu désordre. S’il le fait, quand demain le Conseil dira autre chose, moi aussi je passerais dessus ma jambe. Donc la décision du Conseil ne le lie pas.
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Ce qu’Ismaëla Madior Fall a dit, c’est faux. Il a intérêt à se taire parce qu’il est en train d’avoir une position de courtisan. Je suis désolé mais c’est ce qui se passe. La décision du Conseil ne lie pas le Président.
Le président Sall ne risque pas d’être sanctionné par le peuple, s’il ne respecte pas sa parole?
Je n’en sais rien. Je ne peux pas anticiper sur cela. Tout ce que je sais, c’est que le peuple s’en fou. C’est vous les intellectuels qui êtes là, à théoriser la réduction du mandat mais pensez-vous que le paysan qui est au fin fond du Sénégal soit intéressé par ce débat ?
On a vu le phénomène du ‘’wax waxéte’’ qui a perdu l’ancien président.
Non, non Wade n’a pas été battu par le ‘’wax waxéte’’. Il a été battu parce que le Sénégal ne voulait plus de lui. C’était l’usure du pouvoir et en plus, il y avait la tentative de la dévolution monarchique du pouvoir, des scandales financiers à n’en plus finir. Je ne sais pas quel est le taux de popularité de Macky Sall mais je n’ai pas le sentiment que le peuple ne veut plus de lui. Il faut arrêter. Le paysan ou l’ouvrier qui est de l’autre côté s’en fou complétement que le Président fasse sept ou cinq ans. Le Conseil constitutionnel d’un point de vue technique lui dira non et il aura raison, maintenant ça ne le lie pas. Mais tous les membres du Conseil ont été nommés par le Président Macky Sall. Donc, ils ont fait leur deal par derrière pour nous répondre sur ce qu’on leur a demandé. Ce n’est même pas intelligent.
La composition du Conseil Constitutionnel pose problème parce que les assises avait promis…
(Il coupe) On s’en fou des Assises, on n’est pas lié par les Assises. Moi je n’y ai pas participé et je n’ai pas soutenu quelque chose qui parle des Assises. Cela ne m’intéresse pas.
On s’en fou des Assises. Arrêtez de me poser la question, je n’y étais pas pourquoi vous voulez que j’endosse les Assises. Je ne le ferais jamais. Le programme Yonnu Yokute avait prévu de porter le nombre des membres de cinq à sept. En Afrique, toutes les organisations de cette nature sont à sept, il y en a même qui sont à neuf. Il est écrit dans Yonnu Yokute que sur les sept sages, l’un est choisi par l’opposition parlementaire, l’autre par la majorité parlementaire et non pas par le Président de l’Assemblée nationale. Nous demandons au Président de revenir à ce qu’il a écrit, il ne l’a pas proposé, ni promis, il l’a écrit.
Comment appréciez-vous la situation économique du pays ?
Je pense que le pays fonctionne surtout au plan économique. Mais, c’est difficile car Macky Sall n’est là que depuis trois ans, il a pris le pays à moins zéro. Il fallait d’abord l’amener à zéro avant de progresser. Il faut être juste avec les gens. Le Sénégal est en train d’évoluer dans un sens qui doit permettre à l’horizon 2017 ou 2019 l’autosuffisance alimentaire en riz. Ce qui est vraiment remarquable, aucun régime ne l’a fait, il est en train de le réussir. Il a terminé certains projets de Wade et initié d’autres de grande envergure. Il a beaucoup de mérite. Je vous rappelle que quand Wade est arrivé au pouvoir, il n’a pas voulu terminer le Palais de Justice. Il a fallu qu’il soit contraint et forcé pour le faire. Je crois que le Président Sall fait ce qu’il peut car il n’est pas un magicien.
Mais quelles sont ses chances de rempiler à la tête du pays ?
Je pense que cela dépendra d’abord des époques. Si c’est 2017, dans certaines conditions, il peut être reconduit. Si c’est 2019, il peut être reconduit mais ce sera plus difficile. Vous me direz que c’est contradictoire mais je suis objectif : 2019 ce sera plus difficile mais 2017, je crois que dans certaines combinaisons politiques, il peut passer facilement.
Peut-il toujours compter sur ses anciens alliés de Macky2012?
Je n’en sais rien mais il peut compter sur le Bcg (Bloc centriste gaindé). Je ne peux pas parler pour les autres.
Est-ce que le président de la République vous consulte ?
Non il ne me consulte pas, je suis désolé. On s’est rencontré quand on a voyagé récemment en Portugal. Mais ça fait longtemps qu’on n’a pas discuté tous les deux, ce n’est pas important quand même. Ce qui est important c’est le point de vue, ce n’est pas parce qu’on est avec quelqu’un, qu’on ne défend pas des points de vue et des principes. Nous sommes avec lui mais nous défendons des principes. Nous ne sommes pas pour les candidatures indépendantes aux élections locales, ni pour que la présidence de l’Assemblée nationale désigne les membres supplémentaires du Conseil constitutionnel, mais oui pour l’opposition et la majorité parlementaire.
Le débat sur la rationalisation des partis politiques et leurs financements est posé depuis quelques temps. Qu’en pensez-vous?
Je pense que la faute de toute cette situation incombe au ministère de l’Intérieur, pas seulement celui actuel mais aussi tous ses prédécesseurs depuis 2000. En 2000, on devait être autour d’une cinquantaine de partis, aujourd’hui on vous dit 200. Le premier travail que le ministre de l’Intérieur doit faire c’est de vérifier ses fichiers par rapport au terrain. Le Pls de Ousmane Ngom n’existe plus, il est dans la comptabilité. La Cdp/garab gui de Iba Der Thiam appartient à l’histoire, c’est dans la comptabilité etc., il n’y a que des choses comme cela. Il faut que le ministre de l’Intérieur fasse d’abord sa propre rationalisation.
Et ensuite arrêter de reconnaitre des partis tous les jours. Donc il faut que le ministre de l’Intérieur balaie devant sa propre porte avant de donner les conditions pour la création des partis politiques. Aujourd’hui créer un parti politique c’est plus facile que créer un commerce or un commerce est une activité économique. Au fur et à mesure on met des chartes. Par exemple, on doit mettre fin aux coalitions. Les partis politiques doivent se présenter eux-mêmes aux élections. Toute formation politique qui, pendant une période de 5ans ne s’est pas présentée toute seule à la présidentielle, aux législatives ou aux locales, on le dissout. Ensuite, on dissout tout parti politique qui se présentera sans résultat. Je pense qu’on pourra arriver à avoir une dizaine de partis au Sénégal, mais c’est en faisant monter les critères au fur et à mesure. On a des partis qui n’ont même pas d’adresse. D’ailleurs personne ne peut citer ni le nom du parti, ni celui du leader.
Faudra-t-il donc procéder au financement des partis dans ces conditions ?
Je crois qu’il ne faut pas les financer. Vous, votre journal n’appartient à aucun groupe de presse. Pour quelle raison ceux qui ont à la fois des télés, radios et de la publicité sont financés par le gouvernement et pas des journaux qui n’appartiennent à aucun groupe. Les premiers sont de véritables grosses entreprises à l’échelle du Sénégal donc pourquoi les soutenir. On nous dit oui, il faut se limiter à ce que donne le ministre, c’est faux, personne ne le fait.
Qu’est-ce que vous pensez de l’affaire Lamine Diack ?
C’est injuste vis-à-vis de Lamine Diack. C’est un homme respectable, de qualité. Tous ceux qui l’insultent dans la presse sont des gens qui ne lui arrivent pas à la cheville. Ils ne l’ont jamais rencontré ni serré la main et se permettent de le juger sur la base d’acte illégal. Les Sénégalais se prononcent sur la base d’une publication de procès-verbal d’instruction et c’est illégal de publier un Pv.
Mais dans ce Pv, L’ancien président de l’IAAF reconnait avoir pris de l’argent avec lequel il aurait financé l’opposition à Wade. N’est-ce pas un aveu ?
On s’en fou du contenu du Pv, sa publication est illégale, je le conteste. Et puis qui n’a pas financé l’opposition ? Un chef religieux, une confrérie, un parti politique reçoit de l’argent?
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Ceux qui ont reçu de l’argent de Lamine Diack ne sont responsables de rien du tout, à mon avis ils n’ont rien à répondre à qui que ce soit. On parle de Y en a marre dans cette histoire, mais ce groupe a reçu de l’argent du gouvernement américain, de l’Usaid, du ministre des affaires étrangères de la France, Fabius, alors pourquoi vous ne parlez pas de cela ?
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Y’en a marre n’a pas à savoir d’où vient l’argent, il n’y a pas qu’eux c’est partout pareille, quel scandale il y a ? Pendant ce temps, ceux qui étaient au pouvoir et qui pillaient nos maigres ressources, c’était l’argent de qui ? Notre argent. Par contre l’argent de Lamine Diack n’était pas celui des sénégalais. Et quand quelqu’un qui gagne pendant des années, un salaire évoluant entre 15 à 20 millions par mois vient vous donner l’argent, vous croyez qu’il y a un problème. Quand Lamine Diack donne aux Assises moins de 10 millions de FCFA, vous croyez que c’est quelque chose, ce n’est rien du tout. Il faut arrêter d’insulter les gens quand on ne les connait pas.
PAR ASSANE MBAYE ET HABIBATOU TRAORE