Le doute plane sur les nouvelles dates du CIO

On n’est pas encore sorti de l’ornière, en ce qui concerne l’organisation des Jeux olympiques Tokyo-2020. Malgré le report d’un an, à la période du 23 juillet au 8 août 2021, des doutes subsistent sur la possibilité de tenir les 32es Olympiades à ces nouvelles dates retenues par le CIO.
Le Comité international olympique (CIO) avait fini, le 24 mars dernier, par céder, face à la pression, en reportant d’un an la tenue des Jeux olympiques 2020. Malgré cette décision saluée par tout le mouvement sportif, les soucis du CIO sont loin d’être terminés. Car des doutes subsistent sur la possibilité d’organiser convenablement les prochaines Olympiades prévues à la période du 23 juillet au 8 août 2021.
Un infectiologue japonais, critique de la gestion de la pandémie de coronavirus par les autorités locales, s’est dit ‘’très pessimiste’’ hier, selon l’AFP, sur la probabilité de tenir cette compétition à la date retenue. ‘’Honnêtement, je ne pense pas qu'il soit probable que les Jeux olympiques aient lieu l'an prochain’’, a déclaré Kentaro Iwata, Professeur au Département des maladies infectieuses de l’université de Kobe (Ouest) au cours d’une conférence de presse en ligne. Ce dernier se fonde sur l’ampleur de la pandémie qui a connu une progression fulgurante ces dernières semaines (165 000 morts et au moins 2,4 millions de personnes contaminées dans 193 pays). ‘’Les Jeux olympiques nécessitent deux conditions : contrôler la Covid-19 au Japon et la contrôler partout ailleurs, car il faut inviter des athlètes et des spectateurs du monde entier’’, a souligné Iwata.
Pour cet expert japonais, le grand défi serait de maitriser la maladie partout à travers le monde. ‘’Le Japon pourrait être en mesure de contrôler la maladie d’ici l'été prochain, et je l'espère. Mais je ne pense pas que cela pourra se faire partout sur la planète et je suis donc très pessimiste sur une organisation des Jeux olympiques pendant l'été 2021’’, a-t-il expliqué.
Les JO impliquent 11 000 athlètes et 4 000 athlètes paralympiques et un important personnel de soutien des 206 comités olympiques nationaux. Face à cet énorme challenge, le Pr. Iwata ne voit qu’une seule éventualité, l’organisation des Jeux revue à la baisse, par exemple ‘’sans spectateurs ou avec une participation très limitée’’.
Kentaro Iwata n’est d’ailleurs pas le premier à avoir émis des doutes sur la capacité des organisateurs à pouvoir réunir tout le mouvement sportif durant la période convenue dans des conditions optimales de sécurité. Il y a quelques jours, la professeure Devi Sridhar s’est montrée pessimiste quant à la tenue des JO à la période du 23 juillet au 8 août 2021. ‘’Les scientifiques nous disent que cela pourrait être possible. J'avais pensé que ce serait dans un an ou un an et demi, mais nous entendons que cela pourrait arriver plus tôt. Si nous obtenons un vaccin au cours de l'année prochaine, je pense que (les Jeux olympiques) sont réalistes. Le vaccin changera la donne - un vaccin efficace, abordable et disponible. Si nous n'obtenons pas de percée scientifique, je pense que cela semble très irréaliste’’, a déclaré l’Américaine, patronne du Pôle santé publique à l'université d'Edimbourg, dévoilant sa vision de l’avenir lors d’une conférence jeudi dernier.
Le Comité international olympique a donc du souci à se faire et devrait déjà se pencher sur la question pour ne pas se retrouver dans l’impasse. Même si les organisateurs des JO assurent s’être lancés dans cette gigantesque entreprise avec pour objectif de respecter les nouvelles dates.
LOUIS GEORGES DIATTA