JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA DANSE
Le sixième art, un levier du tourisme culturel sans moyens
Il était promis que cette année, le sixième art dont les acteurs se veulent un levier du tourisme culturel, soit fêté en grande pompe au Grand-théâtre. Mais c’était sans compter avec le manque de moyens financiers.
La journée internationale de la danse a été célébrée hier au Sénégal par la fédération nationale des ballets et danses fondamentales du Sénégal (FNBDFS). Annoncée en grandes pompes, à l'instar de celle de l'année dernière, la fête n'a pas tenu toutes ces promesses.
''Il était prévu des ateliers de formations en danses hip-hop, traditionnelles et contemporaines pendant 5 jours au Grand-théâtre ainsi qu'un spectacle avec 26 ballets et groupes de danse'', a fait savoir le président de la FNBDS, Malal Ndiaye. Mais rien de tout cela n'a eu lieu, hier.
Dès lors, Les danseurs se sont contentés d'une cérémonie improvisée même si elle a été belle au centre culturel Blaise Senghor. ''On avait convenu avec le Grand-théâtre de tenir un programme alléchant mais on a pas pu boucler le budget'', a informé M. Ndiaye qui s'est empressé d'ajouter : ''Ledit budget était estimé à 3 millions 359 mille F Cfa, mais le ministère de la Culture et du Patrimoine, par l'intermédiaire de la direction des Arts, n'a donné que 350 mille F Cfa''.
Il n'empêche que les danseurs se sont organisés et se sont retrouvés à Blaise Senghor pour fêter leur journée. Une occasion pour eux de réfléchir sur la situation de leur discipline. Et à ce propos, Malal Ndiaye dira : ''Notre conviction a toujours été, en plus du caractère festif, de faire de cette journée internationale de la danse un moment de diagnostic, de réflexion objective sur les questions essentielles qui interpellent les acteurs de la danse dans l'exercice de leur art''.
C'est suivant cette logique que le manque de soutien de l’État a été relevé. Ce qui constitue un facteur bloquant pour le développement du 6e art. S'y ajoute que ''l'approche de conception et de mise en œuvre des politiques en la matière et qui devait intégrer la participation de tous, à savoir l’État, les acteurs et les partenaires, tarde à voir le jour. Nous avons le sentiment d'un éternel recommencement'', a lâché Malal Ndiaye.
Mais les acteurs ne se contentent pas seulement de pointer du doigt les autorités étatiques. ''On doit nous-mêmes nous remettre en cause. La danse ne peut et ne doit souffrir de médiocrité et de facilité. Dès lors, il nous faut revoir nos comportements de tous les jours et faire que chaque membre de notre communauté soit le reflet de la noblesse et de la qualité de notre activité'', a-t-il suggéré. Les médias, surtout les télévisions, en ont également pris pour leur grade. Eux qui rendent populaires des danses qui n'en valent pas la peine et qui n'ont aucune originalité.
Aussi, les acteurs du sixième art se veulent-ils comme des leviers sûrs du tourisme culturel.
BIGUÉ BOB
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