Publié le 14 Sep 2012 - 22:35
LANCEMENT DU CONSEIL DE TRANSITION POUR LA GAMBIE

Objectif, dégager Jammeh

 

Le Conseil national de transition pour la Gambie (CNTG) a été lancé hier à Dakar avec comme objectif principal : le départ de Yaya Jammeh du pouvoir. La cérémonie s'est déroulée sous haute sécurité.

 

Ce n'était pas qu'effet d'annonce. Le ressortissant gambien Sheikh Sidia Bayo a bel et bien sonné la révolte pour bouter le président Yahya Jammeh hors du pouvoir en Gambie. L’entreprise est périlleuse, certes, mais ce jeune homme de 33 ans a dévoilé, hier à Dakar, les ambitions du Conseil national de transition pour la Gambie (CNTG) et semble résolument prêt à relever le défi.

 

C’est à bord de trois véhicules 4x4 sécurisés qu’il débarque avec son staff à 11 h passées de 5 minutes dans un des restaurants enclavés de la pointe des Almadies. L’endroit a été dévoilé au dernier moment puisqu’une fausse information faisant état de la tenue de la rencontre au King Fahd hôtel palace avait circulé. Comme pour faire diversion. D'ailleurs, Sheikh Sidia Bayo s’est excusé face aux journalistes, avançant des raison de sécurité. Assis sur un canapé bien arrangé par ses gardes du corps, le jeune homme, svelte, de teint clair, a déroulé son projet ambitieux d’installer le premier Conseil national de transition en Afrique subsaharienne. Il dit n'être pas seul dans cette entreprise.

 

Selon lui, le gouvernement de transition est effectif et compterait 35 membres. M. Bayo présente le CNTG comme ''un gouvernement d’union nationale, prêt à réconcilier les Gambiens avec le reste du monde''. Le mouvement se dit conscient des défis qui l’attend après la ''mauvaise gouvernance de Jammeh afin d’éviter les conflits d’intérêts ou similaires…''. A en croire le jeune leader, la méthode est toute tracée. En amont, Jammeh sera traqué avec les forces de l’ordre gambiennes jusqu’à ce qu’il quitte le pouvoir. Il promet ensuite de mettre sur pied un État de droit et d'expurger la justice gambienne de ses ''mercenaires'' qui la polluent.

 

Il y aurait eu 17 autres exécutions

 

Pour parvenir à ses objectifs, le CNTG sollicite une reconnaissance de la communauté internationale et plus précisément de l’Union européenne et de la France qui, selon Sheikh Sidia Bayo, ''ont vite pris position en dénonçant des déclarations criminelles du président Jammeh''. La Guinée-Bissau, le Mali, le Niger et le Sénégal qui disposent de ressortissants dans les geôles gambiennes ont été également appelés à dénoncer fermement ''la barbarie'' du président gambien. Dans la foulée, le président du CNTG a informé de 17 autres exécutions qui auraient eu lieu le mardi 28 août dernier. Des exécutions que le président Jammeh n’aurait pas révélées à l’opinion publique ''par crainte de représailles et d’une intervention armée de l’extérieur afin d’arrêter le tyran de Banjul''.

 

Diplomates, responsables politiques et militaires gambiens appelés à faire défection

 

Faisant état d’une branche armée en son sein et d’une porte qui lui a été ouverte à la CEDEAO, le CNTG a appelé les responsables administratifs, politiques et militaires de la Gambie à faire défection au régime de Jammeh. Il demande aux ''Nations-unies d’expulser sans délai l’ambassadeur gambien à New York et demande à tous les corps diplomatiques gambiens de l’extérieur de faire défection au régime sanguinaire de Yaha Jammeh et de s’inscrire dans la reconnaissance du CNTG''. En outre, l’Union européenne est invitée à appliquer les ''sanctions promises avant les exécutions'', notamment l’interdiction du président Jammeh et de ses proches de se rendre en Europe ainsi que l’ensemble de son gouvernement.

 

Sheikh Sidia Bayo a promis de divulguer le nom des différents membres du gouvernement du CNTG au moment où le mouvement aura une reconnaissance internationale. A son avis, cela se fera sous peu de temps et la date du début de la révolte sera connue de tous. Le président du CNTG a tenu aussi à garder secret les audiences qui lui auraient été accordées par des chefs d’État de la sous région. Remerciant la presse sénégalaise pour son ''engagement'' et la prise de ''ses responsabilités'' sur la question, il a simplement perdu la voix puis a fondu en larmes.

 

Amadou NDIAYE

 

 

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