Narration d'une réalité qui indexe les patrons
''Demain sera la grande marche'' est un nouveau roman écrit par un jeune banlieusard, Abdoulaye Faye. Ce féru de lecture y relate principalement l’histoire des employés d’une usine dirigée par un patron insoucieux des conditions de vie de ses agents, confrontés à des retards ou arriérés de salaires. Ayant marre de cette situation qui va de mal en pis, les agents ont décidé d’unir leur force et d'organiser une grande marche. Mais il avaient compté sans les patrons qui ont décidé d'utiliser les moyens les plus sadiques pour qu’une telle initiative ne voie jamais le jour, même s’il sont démasqués et démystifiés.
Voilà résumé le premier ouvrage d’Abdoulaye Faye qui a choisi d'écrire les noms de ses personnages, villes et usines imaginaires en alphabet wolof. Il y relève en filigrane les autres difficultés du pays en général et de la banlieue particulièrement, entre autres les inondations, les délestages, le chômage endémique. Mais également des faits de société comme la solidarité envers son prochain, les disputes dans des lieux de culte, le divorce... ''Nous avons essayé de toucher à beaucoup de sujets mais aussi d’interpeller l’autorité compétente à savoir l’Etat afin qu’elle trouve des solutions idoines (aux problèmes)'', a dit Abdoulaye Faye, samedi dernier lors de la cérémonie de dédicace tenue à Guédiawaye devant de nombreuses autorités religieuses et personnalités politiques dont Jean Paul Dias, secrétaire général du Bloc des centristes-gaindé (BCG).
Selon en outre M. Faye, par ailleurs président du Club international des amis du livre (CIAL), il est aussi question dans ce livre des droits et devoirs des employés dans l’entreprise, mais aussi de la société, qui doivent se parler et s’unir pour que cette marche qui se dessine soit une marche nationale, non pour protester mais qui irait vers l’émergence. ''La banlieue est notre cadre naturel et elle nous inspire, car beaucoup d’histoires que j’ai relatées dans le roman, je les ai vécues ou j’ai vu quelqu’un vivre une telle situation. J’ai commencé à écrire ce livre après des vacances. À l’époque, j’étais employé comme journalier dans une entreprise et quand j'ai vu les conditions de travail des agents, j’ai débuté ce livre'', a poursuivi le non moins coordinateur de la Coordination nationale du cadre de réflexion et de l’action pour la citoyenneté (Crac).
A l’avenir, M. Faye a un projet dénommé ''Les journées du livre africain'', qui aura pour but d’organiser des randonnées littéraires sous forme de bibliothèque mobile qui fera le tour des écoles tous les mercredis. Il entend aussi organiser des randonnées littéraires pour faire la promotion des écrivains et pousser les élèves à lire et écrire.
CHEIKH THIAM