#Cairo, le hashtag de l’horreur
Mieux que les médias ''traditionnels'' décriés comme partisans, ce sont les réseaux sociaux qui sont la source principale d’informations utilisée par la presse, à travers le monde, pour prendre le pouls du conflit égyptien. Un choix qui offre de l’information brute mais comporte son lot d’inconvénients.
''500 personnes tués en un jour provoquerait normalement une saturation mondiale de la couverture médiatique pour au moins une semaine mais ce que l’on remarque, et c’est frappant, est qu’à part les médias arabes qui couvrent ces événements de long en large, les médias occidentaux et particulièrement américains n’y font que de brèves allusions.'' Voici les propos sur lesquels le journaliste de la CNN Brian Todd clôturait le reportage de 2 minutes 50 secondes que la chaîne dédiait, vendredi soir, à la situation en Égypte telle que vue par les réseaux sociaux.
À l’instar de la situation vécue lors du printemps arabe, ce sont des événements imprévisibles qui s’enchaînent d’heure en heure à travers l’Égypte toute entière. Actualité que seuls les réseaux sociaux semblent capables de refléter dans leur ensemble.
Le bloggeur égyptien Wael Abbas, actuellement sur place, fait état d’une situation ''chaotique et partisane, où l’on rencontre des points de vue extrêmes dans les deux camps''. Il ajoute que ce climat instable est propice à la prolifération d’actes de violences, particulièrement à l’encontre des journalistes. Il a donné l’exemple de deux reporteurs, l’un de Reuters et l’autre du Washington Post, qui auraient fait état de menaces proférées à leur encontre sur les réseaux sociaux.
Scènes de chaos, photos de corps ensanglantés, vidéos de personnes sur lesquelles on a tiré à bout portant… l’internet est actuellement saturé de contenus très graphiques venant d’Égypte. C’est particulièrement vrai pour Twitter, où le hashtag (mot clé précédé du symbole dièse) #Cairo (le Caire, en anglais) est entré dans le top dix des référencements les plus utilisés. C'est entre 700 et 800 tweets postés à la minute à travers le monde avec le Moyen Orient comme zone la plus dynamique sur ledit réseau social, selon la correspondante de CNN à Londres, Zain Verjee.