Publié le 12 Jun 2012 - 20:05
MAGATTE WADE

Afrique, nouvelle génération

 

Magatte Wade est représentative d’une nouvelle génération d’Africaines. Une jeunesse qui n’a plus de complexes face à un Occident dont elle connaît tous les codes. Dès qu’elle prend la parole, tout le monde redresse la tête et l’écoute. Magatte Wade est une oratrice née. «Récemment on m’a demandé de m’exprimer devant plus 50.000 personnes au Nigeria. Derrière les écrans de télévision, il y avait plus de 5 millions de personnes», explique Magatte Wade qui est consciente qu’elle pourrait faire un tabac dans l’arène politique, mais préfère se tenir à distance de ces combats en eaux troubles. Jeune chef d’entreprise, Magatte Wade est l’un de ces nouveaux visages qui captent la lumière. Il est vrai qu’elle a tout pour attirer l’attention. «Africaine, jeune, belle, intelligente et pleine d’énergie», explique un participant au New York Forum for Africa. Magatte Wade, 36 ans, a récemment figuré dans le classement Forbes des vingt jeunes Africaines les plus influentes.

 

Une chantre du branding

Née au Sénégal, elle séduit les trois Afrique, la francophone, l’anglophone et la «roots». D’origine sénégalaise, Magatte a étudié en France et «défend la culture française». Avant d’aller vivre aux Etats-Unis, où elle a appris tous les codes de la culture d’outre-Atlantique. Et d’être devenue une fervente supportrice de la culture d’entreprise et du «branding». Un mot qu’elle répète avec ravissement. Comme un talisman contre les mauvaises fortunes. Identité complexe, elle défend en français, en anglais ou en wolof, une Afrique qui doit éviter de perdre son âme. «Une Afrique qui a beaucoup à apporter au monde, notamment la culture soufie», explique Magatte, qui appartient à la confrérie mouride, très puissante au Sénégal. C’est en allant aux racines de sa culture que Magatte Wade a créé sa première entreprise Adina World Beat. Une entreprise qui vend des boissons africaines aux Etats-Unis. Ainsi le bissap bio (cette boisson à base de fleur d’hibiscus a fait son apparition dans des supermarchés américains).

 

«Quand j’allais au Sénégal, je me désolais de voir que les jeunes se détournaient du bissap. Ils voulaient boire des sodas américains. Alors que la culture des feuilles d’hibiscus fait vraiment partie du mode de vie du Sénégal. La culture du bissap fait vivre les femmes des villages. Ces cultures permettent de lutter contre l’exode rural.» Selon une étude des Nations unies, Adina réalise un chiffre d’affaires de 3 millions de dollars et emploie 25 personnes. A cela s’ajoute des centaines de femmes qui fournissent des fleurs d’ibiscus à la société de Magatte au Sénégal.

 

Penser global et consommer local

Magatte consacre une grande partie de son énergie à convaincre les Africains de consommer local. «Bien sûr, en Afrique, il y a toujours l’attrait très fort des marques. Comme ailleurs dans le monde, les jeunes veulent des Nike ou du Coca Cola.»

 

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