Publié le 26 May 2014 - 14:34
MALI

Soulagement après le cessez-le-feu, en attendant des négociations politiques

 

 L'heure était au soulagement samedi au Mali après l'accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et les groupes armés du Nord qui ont pris la ville de Kidal, mais les autorités sont désormais attendues sur la relance de négociations avec les rebelles.

 

Selon des habitants interrogés par l'AFP, le calme régnait samedi à Kidal (extrême nord-est, à 1.500 km de Bamako) au lendemain de l'accord de cessez-le-feu.

A l'occasion d'une manifestation de soutien à l'armée malienne dans la capitale, le soulagement était sensible. "On ne peut que saluer" l'accord, jugeait Racky Dalla Diarra, qui a manifesté aux côtés de quelque 2.000 personnes, selon la police. "La guerre ne profite à personne. Le cessez-le-feu permettra à chacun d'aborder la question de Kidal de façon beaucoup plus sereine", a-t-elle ajouté. Le rassemblement se tenait sur la place de l'Indépendance à l'appel de partis de la coalition soutenant le président Ibrahim Boubacar Keïta.

Elu en 2013, "IBK" affronte une grave crise avec les derniers événements de Kidal. Les affrontements ont fait craindre à beaucoup une reprise de la guerre dans le nord du Mali, secoué depuis des décennies par des mouvements touareg indépendantistes et tombé aux mains de groupes islamistes en 2012, avant qu'une intervention militaire française ne les chasse de la région en 2013.

Vendredi, le président de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, avait arraché aux deux camps un cessez-le-feu, réclamé par la communauté internationale - ONU et France en tête - depuis la reprise le 17 mai de combats meurtriers qui s'étaient soldés mercredi par la déroute de l'armée malienne à Kidal.

Bamako a signé le document, de même que trois groupes armés, composés essentiellement de Touareg mais aussi de combattants arabes: le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA, formé par des dissidents d'un groupe jihadiste) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA).

En plus de la cessation des hostilités, l'accord prévoit "la libération des prisonniers dans les meilleurs délais" et "la mise en place d'une commission internationale d'enquête".

Kidal représente depuis des mois un défi de taille pour l'Etat malien: en dépit de l'intervention militaire internationale initiée par Paris et en cours depuis 2013, il n'a jamais réussi à complètement reprendre pied dans cette zone, traditionnellement fief touareg.

En plus de Kidal, les groupes armés ont pris Ménaka (660 km au sud-est de Kidal), selon l'ONU.

Paris appelle au dialogue 

Pour Mamadou Samaké, sociologue malien, cet accord est "déjà important pour la suite des événements, même si on sent la déception chez les partisans du pouvoir qui pensaient que les rebelles allaient tout de suite libérer les deux localités désormais sous leur contrôle", Kidal et Ménaka. "Restez mobilisés derrière le Mali. (...) Restez derrière les autorités et l'armée retrouvera bientôt ses positions initiales", a d'ailleurs assuré le Premier ministre Moussa Mara devant les manifestants rassemblés samedi à Bamako.

Mais désormais les autorités maliennes sont sous forte pression: une relance des négociations politiques, au point mort, est plus que jamais attendue par les alliés du Mali.

La France a ainsi salué samedi l'accord, appelant à sa mise en oeuvre "immédiate et intégrale". Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, a prôné "un processus global, appuyé par la région et la communauté internationale, qui permette un règlement définitif de la crise au nord du Mali".

Si un accord signé le 18 juin 2013 entre Bamako et groupes armés à Ouagadougou avait permis la tenue de la présidentielle malienne en juillet-août 2013, les discussions de fond sur le sort du Nord se font toujours attendre.

A Bamako, la situation à Kidal échauffe en tout cas les esprits, et l'opposition entend en profiter. Le parti de l'ancien rival d'"IBK" à la présidentielle, Soumaïla Cissé, et deux autres formations d'opposition ont réclamé la démission du président, du Premier ministre et de tout leur gouvernement. Pour eux, ils sont "les principaux responsables de la tragédie de Kidal et de l'humiliation" du Mali.

AFP

 

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