Le premier frein à l’emploi des jeunes
Le Sénégal doit relever le défi de la qualification professionnelle pour arriver à mettre en place une bonne politique nationale de l’emploi. Le ministre de la Jeunesse Mame Mbaye Niang est d’avis que cette question est un ‘’problème sérieux auquel notre jeunesse est confrontée’’.
Le gouvernement du Sénégal compte s’attaquer à la problématique de l’emploi. Il a lancé, hier, une nouvelle politique nationale sur l’emploi pour la période 2015-2019. Depuis plusieurs années, les gouvernements qui se sont succédé à la tête de ce pays n’ont pas réussi à résoudre la lancinante question du chômage qui est plus élevé chez les jeunes âgés de 15 à 35 ans. Pour cette tranche de la population, le taux de chômage varie entre 12,7 à 26,6%. ‘’Aujourd’hui, l’emploi doit être une priorité nationale’’, plaide le vice-président du Conseil national du patronat. Pour Aimé Sène, un taux de chômage de plus de 25% dans la tranche des jeunes de moins de 35 ans, ‘’c’est trop’’, ‘’beaucoup trop’’. C’est pourquoi, il pense que le chemin à parcourir est encore long pour permettre à la jeunesse de trouver un travail. Cela, dit-il, nécessite un accompagnement car il faut que les jeunes puissent ‘’avoir connaissance des déterminants qui régissent le marché de l’emploi’’ au Sénégal.
Cependant, même si la volonté politique est là, il n’en demeure pas moins que le Sénégal est confronté à ‘’un problème sérieux’’. Selon le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, la jeunesse est confrontée à un problème de qualification. Pour lui, cet héritage date de plusieurs années où l’école sénégalaise ne formait que des diplômés sans aucune qualification professionnelle. Régler cette problématique revient, d’après Mame Mbaye Niang, à prendre en compte cet aspect du problème. Déjà, dit-il, le gouvernement a amorcé quelques ébauches de solutions avec la création de 17 lycées techniques professionnels, des domaines agricoles communautaires pour les chômeurs non qualifiés.
‘’Régler le problème de l’employabilité, c’est régler le problème de la formation. Cependant, ce problème ne peut pas être réglé dans l’immédiat’’, reconnaît le ministre de la Jeunesse qui estime à plus de 42% les chômeurs qui n’ont aucune qualification professionnelle. Toutefois, il appelle tous les segments de l’économie à s’impliquer pour que cette nouvelle politique nationale de l’emploi puisse être une réussite. Avec ce nouveau schéma, l’accent sera mis, promet-il, sur ‘’l’agriculture au sens large’’ mais aussi sur le secteur informel pour arriver d’ici 2019 à créer des emplois massifs.
Par ailleurs, même si la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal reconnaît que de nouveaux emplois ont été créés ces dernières années, elle reste persuadée que ‘’beaucoup de ces emplois sont à statut précaire’’. Ainsi, la CNTS appelle à une création d’emplois mais aussi à la protection de l’existant qui est de plus en plus menacé.
ALIOU NGAMBY NDIAYE