Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, candidat à sa propre succession, a été réélu pour un second mandat de cinq ans avec 81,89% des voix. La CENI  a donné l’information au moment où le Président candidat,  a pris une large avance par rapport à ses 4 autres adversaires selon les résultats qui parvenaient des régions le créditant de suffrages légèrement supérieurs à 50%. Avec un résultat de quasi 82% de voix, Ould Abdel Aziz est reconduit au premier tour avec une majorité très confortable, suscitant quelques réserves émises par ses adversaires.

 

Le président de la Commission électorale  Abdellah Ould Soueid Ahmed  a annoncé dimanche soir, au lendemain du scrutin présidentiel boycotté par la majeure partie des partis de l’opposition réunis au sein du Forum national pour la démocratie et l’unité (Fndu),  l’élection du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz avec 81,89% des voix. Le taux de participation à ces consultations du 21 juin s'est élevé à 56,46%, a déclaré le président de la CENI lors d'une conférence de presse organisée à cette occasion.

 

Plus de 1.300.000 électeurs étaient appelés aux urnes samedi 21 juin en Mauritanie. Dans le camp de la majorité au pouvoir, on estime que « le défi lié au taux de participation est relevé avec le chiffre de 56,46% » et que le peuple mauritanien a accordé plus de « 80% de ses voix au président Mohamed Ould Abdel Aziz».

En seconde position, Biram Ould Dah Ould Abeid, fervent défenseur des droits de l’homme et militant antiesclavagiste, arrive, loin derrière Mohamed Ould Abdel Aziz avec 8,67% des voix. Seul ce  résultat obtenu par le candidat Biram a été quelque peu surprenant,  eu égard  à la popularité croissante de l’activiste dont le discours politique fait de plus des émules.

 

D’ailleurs, son camp avait organisé ce dimanche après midi une conférence de presse pour dénoncer « des fraudes massives ». « Nous avons remarqué des bourrages massifs des urnes dans 863 bureaux de vote situés essentiellement dans la partie Est et la partie Nord du pays » a souligné Balla Touré membre du directoire de campagne du candidat. Biram avait  fait campagne en tenant un discours très dur contre les discriminations qui visent les communautés noires de Mauritanie : les haratine, descendants d’esclaves, et les négro-africains.

 

Le troisième,  Boidiel Ould Houmeid, un ancien ministre originaire de Ndiago, a obtenu  4,50 % des voix, suivi d’Ibrahima Moctar Sarr, un autre négro-mauritanien qui s’est présenté pour la troisième fois. Il obtient 4,44 % des voix.  L’unique femme candidate, Lalla Mariem Mint Moulaye Idriss, proche du pouvoir, n’a obtenu que 0,49 % des voix.

 

Mohamed Ould Abdel Aziz, allié de l'Occident dans la lutte contre les groupuscules proches d'Al Qaïda, dirige le pays depuis sa victoire à la présidentielle de 2009, consécutive au coup d’État orchestré contre Sidi Ould Cheikh Abdallah, par lequel il était arrivé au pouvoir l'année précédente.

 

Ses potentiels adversaires de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) réunis au sein du FNDU avaient estimé que l’appel au boycottage était «un succès total» et parlaient de Nouakchott comme  ville «quasiment morte» pendant l’élection. Les résultats du scrutin viennent démentir leur affirmation.